Confortées par le dernier amendement apporté à la Constitution, les femmes, qui fondaient un grand espoir en le chef de l'Etat, se sont déclarées confuses. Déception chez les uns, satisfaction chez les au-tres. Le remaniement gouvernemental, opéré vendredi dernier, a fait grincer des dents et provoquer de vives émotions. Joie, soulagement, déception totale et frustration, ont marqué les visages des politiques ce week-end. Attendu avec impatience depuis plus d'une année, ce remaniement a été enfin une véritable douche froide pour la classe politique. Les mécontents sont plus nombreux que les heureux. Mis à part les nouveaux nominés et quelques ministres maintenus, la plupart se disent déçus. Il y a même des mécontents au sein de l'équipe Ouyahia. Certains ministres qui aspiraient à être libérés, ont été surpris par leur reconduction. «Sincèrement, je voulais me reposer», nous confie un membre de l'exécutif. Ce dernier n'est pas le seul à se plaindre. «J'attendais ce remaniement pour me libérer un peu de la pression», avoue un autre responsable qui a été surpris par son maintien. Affaiblis par dix ans de travail, certains d'entre eux veulent en finir avec la pression des dossiers. Pourquoi? Ils considèrent avoir déployé tous leurs efforts durant la décennie écoulée. Pour des raisons personnelles (âge ou santé), des membres de l'Exécutif ont préféré rendre le tablier. Nul n'ignore que beaucoup d'entre eux ont des problèmes de santé. Cette reconduction n'est pas un cadeau mais plutôt une grande responsabilité. «J'espère que nous serons à la hauteur de nos missions», souhaite un ministre. Or, la vague des mécontents dépasse largement le cercle gouvernemental. La classe politique dans son ensemble se dit insatisfaite. Les parlementaires sont les plus affectés. Alors que plusieurs d'entre eux espéraient décrocher un poste ministériel, ces derniers ont été surpris. L'annonce du remaniement a même provoqué chez certains des pics de tension et des crises de nerfs. «On aurait aimé qu'il y ait beaucoup plus de technocrates», a estimé un sénateur du tiers présidentiel. Ce dernier considère qu'il y a beaucoup plus une permutation des postes. «Le chef de l'Etat aurait pu effectuer un changement profond», commente un autre parlementaire qui s'attendait à un renouvellement de toute l'équipe. «Certains ministres ont failli dans leur mission», explique un autre parlementaire qui est allé loin dans son analyse en s'interrogeant s'il y a un problème de cadres. «Je ne comprends pas pourquoi on maintient des responsables depuis des années alors qu'ils ont échoué dans leur mission?», se demande-t-il d'un air confus. D'autres parlementaires sollicités n'ont pas voulu répondre. «Je n'ai aucun commentaire à faire», affirme un député du FLN. Par ailleurs, les femmes ne restent pas indifférentes. Celles-ci affichent leur déception. «C'est dommage pour nous, aucune femme n'a été nommée!», déplore une parlementaire. Confortées par le dernier amendement apporté à la Constitution, les femmes fondaient un grand espoir en le chef de l'Etat. «La désignation de quatre femmes dans le tiers présidentiel, en décembre dernier, était un signal fort du Président sur sa volonté de renforcer le rôle de la femme dans les institutions», affirme notre interlocutrice.