La ville d'Aïn Fakroun, située à 26 km de la ville d'Oum El-Bouaghi, a retrouvé à l'occasion de l'actuelle rentrée sociale son dynamisme commercial faisant honneur à sa réputation de pôle régional du commerce des effets vestimentaires. En effet, cette ville s'affirme ainsi comme deuxième plus grande place commerçante de la wilaya après l'“indétrônable” Aïn M'lila, connue pour être la plaque tournante pour l'est du pays du négoce des pièces détachées pour toutes sortes de véhicules, en raison de la forte concentration d'importateurs et commerçants. À l'origine de cette effervescence commerciale, on trouve des jeunes de la commune d'Aïn Fakroun s'étaient lancés à titre individuel aussi collectif dans l'importation du prêt-à-porter, d'abord en petites quantités, de Tunisie et de France. Ce fut alors la période “des marchands à cabas”, comme désignés dans le jargon des commerçants des effets vestimentaires d'importation, affirme un importateur de vêtement d'enfants et de femmes qui s'approvisionne de Chine et d'Indonésie. Avec l'expansion de leurs capacités financières, ces marchands, ajoute-t-il, ont opté pour l'importation de gros des produits bon marché des pays d'Asie du Sud et du Sud-Est par conteneurs transportés par voie maritime ou en semi-remorques et faisant de la ville de Aïn Fakroun la plus grande place du prêt-à-porter de la région fréquentée par des commerçants des quatre coins du pays, ajoute le même importateur. La physionomie de la cité de Aïn Fakroun a, du coup, fait une mutation remarquable passant d'un petit bourg à peine connu des habitants de la wilaya à une ville en pleine croissance, s'attirant les flux de commerçants et acheteurs des plus grandes wilayas du pays. Les pics de cette affluence coïncident surtout avec les grandes occasions religieuses et sociales comme l'actuelle rentrée sociale et constituent des occasions pour une multitude d'emplois directs et indirects. Parmi les activités du premier type figure notamment celle des déchargeurs de conteneurs qui touchent 2000 DA et plus pour les vider. Pour les activités indirectes, ce sont surtout celles de services qui ont eu le vent en poupe à la faveur de ces grands mouvements de personnes avec en tête les cafés et les échoppes de fast-food. Les nouvelles fortunes générées de ce négoce très fructueux n'hésitent pas à s'exhiber par, notamment, des constructions immenses et des villas luxueuses empruntant même les styles architecturaux asiatiques et qui ont apporté un plus au cadre bâti de la ville. Toutefois, le manque à gagner reste important notamment en matière de services dont les plus fréquemment soulignés par les habitués de la ville sont les parkings, les latrines publiques et les espaces verts de détente. Nacer B./APS