La ville de Aïn M'lila est pour la wilaya d'Oum El Bouaghi ce que sont Tadjnent pour Mila et El Eulma pour Sétif. Elle occupe une place privilégiée dans le commerce et les transactions de toutes sortes. Elle a commencé par faire parler d'elle grâce au commerce de la pièce détachée pour automobiles, avant d'investir d'autres créneaux, comme l'électronique et le prêt-à-porter. Aujourd'hui, quand quelqu'un est à la recherche de n'importe quel accessoire, on lui recommande Aïn M'lila. « Vous y trouverez tout sauf vos père et mère », vous dit le simple passant. En effet, à Aïn M'lila, les magasins spécialisés dans la vente des pièces détachées se bousculent, et comme disait l'autre, entre deux magasins de pièces détachées, il y en a un troisième. C'est dire à quel point ce négoce prolifère. Or, si vous êtes à la recherche d'une pièce d'origine, il faut mettre le prix, car le marché abonde de pièces dites « Taïwan ». Avec une population qui dépasse les 10 000 âmes, Aïn M'lila est située dans un carrefour de routes stratégiques, position qui lui permet de jouer un rôle de premier plan dans les secteurs économique et commercial. Elle constitue la limite de la wilaya d'Oum El Bouaghi avec au sud Batna, à l'ouest Mila et au nord Constantine, chose qui lui confère un atout de taille. Avec l'imagination d'un marché de gros pour le prêt-à-porter, elle commence à faire de l'ombre pour sa consœur Aïn Fakroun, qui en détenait, il y a quelques années, le monopole. En tout état de cause, Aïn M'lila malgré tous les atouts dont elle dispose, abrite bon nombre de familles qui vivent sous le seuil de pauvreté, ce qui a favorisé la résurgence de certaines maladies, telle la tuberculose. La détérioration du cadre de vie, notamment dans certains quartiers populeux, à l'instar de Gouadjlia, où prolifèrent les dépotoirs anarchiques, commence à inquiéter les pouvoirs publics. Cela sans parler des fléaux sociaux qui portent préjudice au visage de marque de la ville. Tout comme Aïn Beïda ou Oum El Bouaghi, les deux autres grandes villes de la wilaya, Aïn M'lila est confrontée aux problèmes du logement et du chômage. L'été passé, Aïn M'lila a été sous les feux de la rampe à cause de la typhoïde qui s'est déclarée à Fourchi et qui a fait plus de peur que de mal. A l'heure actuelle, la ville dispose uniquement d'un hôpital en préfabriqué de 240 lits, ce qui est insuffisant pour une cité de l'envergure de Aïn M'lila.