Parce qu'un sondage affirmait que la série Imarat hadj Lakhdar captait l'attention de près de 15 millions de téléspectateurs, nous avons été à la rencontre de ce phénomène. Invité au journal, Lakhdar Boukhors est la copie conforme de hadj Lakhdar. La vie pour lui est une scène, et le rôle qu'il incarne est la version copier-coller de son comportement de tous les jours. Truculent, toujours le bon mot qui déclenche le rire, ses mains qui s'agitent et ses yeux qui pétillent… on ne peut rester de marbre devant ce comédien qui prend plaisir à entretenir une barbe de quelques jours. Au milieu d'éclats de rire et d'interminables poses de photos avec le collectif du journal, on a eu des difficultés à mener à bout notre interwiew. Et notre première question, qui tombe sous le sens, porte sur l'engouement du public pour le feuilleton. “Les Algériens sont des gens simples et aiment la simplicité. Et, si vous abordez les sujets qui les touchent et les intéressent, alors c'est un challenge à gagner”, explique-t-il, en ajoutant qu'il a misé sur la propension naturelle de l'Algérien au rire et à la dérision. “Le public algérien est exigeant et n'accepte pas n'importe quoi”, tempère-t-il. Lakhdar Boukhors ne cache pas sa satisfaction devant le sondage de l'agence Medi Algérie, selon lequel 98% des Algériens ne rateraient pour rien au monde le feuilleton. “Je n'en reviens pas, et pour tout vous dire, j'ai du mal à le croire. C'est une chose qui me fait énormément plaisir et, en même temps, c'est une lourde responsabilité”, se réjouit-il en estimant qu'un tel succès est lié au fait que les Algériens se reconnaissent dans les péripéties du feuilleton. Un tel succès nous amène fatalement à lui demander pourquoi ce type de productions n'est à l'affiche qu'au mois de Ramadhan. Il en renvoie aussitôt la responsabilité “aux gens de la télévision qui ne veulent pas investir”, alors que dans le même temps ils ont recours aux rediffusions pour meubler le vide. Hadj Boukhors est partisan d'une production sur toute l'année “pour faire face à la concurrence des chaînes arabes”. Certainement en raison de son fulgurant succés, le feuilleton de Lakhdar Boukhors se poursuivra après le Ramadhan. En tout cas, il a eu des assurances de la part de HHC. “Pour ce qui est de ma série, le directeur de la Télévision algérienne, Hamraoui Habib Chawki, m'a appelé mardi pour me dire que ma série sera prolongée et va être diffusée durant toute l'année.” Comme l'appétit vient en mangeant, Hadj Boukhors n'entend pas s'arrêter en si bon chemin. Il a quelque chose d'autre sur le feu : un film avec le réalisateur Moussa Haddad. “On a proposé à M. Hamraoui que le film entre en compétition au Festival du film arabe qui se déroule chaque année à Oran. On n'est pas contre cette idée”, confie-t-il, en levant un coin du voile sur le thème de cette fiction. En fait, l'histoire se déroule dans un douar algérien. Les habitants doivent élire Miss Douar qui se trouve être la fille de Hadj Lakhdar. Après avoir été choisie, il restera à lui choisir un mari. Comme dans les contes de fées, les prétendants doivent subir une série d'épreuves qui met en évidence leur courage et leur bravoure. En attendant, le public appréciera certainement le film réalisé par Lamine Merbah, Hadj lakhdar et la bureaucratie, qui sortira très prochainement dans les salles de cinéma. DJAZIA SAFTA