Le gouvernement polonais a accepté d'héberger des missiles d'interception américains, mais les Polonais s'inquiètent des risques que leur fait courir ce bouclier antimissile. Les 400 ha de la base militaire de Redzikowo, délaissée par l'armée de l'air polonaise il y a neuf ans, vont laisser la place, d'ici 2012, à une base américaine où seront déployés dix des missiles de leur bouclier antimissiles. Jusqu'à 500 soldats devraient stationner sur la base. Les 1 600 habitants de la commune de Redzikowo ne sont pas satisfaits et le font savoir. Mariusz Chmiel, le maire de la commune, est clair : «Le bouclier constitue une menace pour les habitants de Redzikowo et des environs ». Les Polonais proches de la future base en veulent au gouvernement d'avoir conclu la rétrocession de la base aux Américains sans les concerter. Résultat, la majorité des gens de la région sont contre la présence américaine. Pour eux, le bouclier ne protège rien. Bien au contraire, avec ce nouveau dispositif de guerre, la Pologne sera la cible numéro un en cas de conflit. À 200 km à l'est de là se tient l'enclave russe de Kaliningrad. En outre, depuis qu'a été signé, le 20 août à Varsovie, l'accord scellant le déploiement du bouclier américain sur le territoire polonais, les pouvoirs publics des régions limitrophes de la base demandent des compensations financières. Le président de la ville de Slupsk, 100 000 habitants, à 4 km de là, veut des subventions pour ouvrir un parc aquatique, rénover les routes de la région, construire un aéroport. La région, toute proche, de la mer Baltique, possède les plus grandes dunes du nord de l'Europe et de beaux spécimens d'architecture gothique.