Une hausse des prix du poulet a été enregistrée. Depuis le début de l'année 2008, l'Algérie a importé plus de 40 000 tonnes de viande rouge. Les importateurs en ont même constitué des stocks deux mois avant le mois du Ramadhan. Ils se donnent un délai de 6 semaines à 2 mois pour pouvoir acheminer la viande bovine de lointains pays. Ces quantités viennent en complément de la viande locale dont la production avoisine annuellement 320 000 tonnes. Ainsi, environ 80% des besoins sont couverts par la production nationale. Le marché est de ce fait suffisamment approvisionné. “Le marché est assez bien fourni en matière de viande rouge”, souligne un responsable au ministère de l'Agriculture. “Nous visons une année tranquille en matière de viande”, précise la même source. Une telle situation a engendré une certaine stabilité des prix. il n'a pas été signalé une hausse importante des tarifs durant les 10 premiers jours du mois sacré, même si une flambée estimée parfois à plus de 50 DA/kg est constatée çà et là. Le kilogramme de viande rouge importée est vendu à peu près 400 DA et suivant les parties demandées. Ces opérations d'importation sont effectuées à partir des pays tels que le Brésil, l'Argentine, l'Uruguay, l'Australie, la Nouvelle-Zélande pour la viande rouge congelée. Quelques quantités de viande réfrigérée proviennent d'Europe. Les importateurs choisissent le Ramadhan pour augmenter les quantités à importer, car ils estiment que durant ce mois, ils coulent facilement leurs marchandises. Autrement dit, ce mois est marqué par une forte consommation de viande rouge. Toutefois, ajoute la même source, notre pays a importé moins en comparaison à l'année 2007. À cause de son prix, la viande congelée suscite souvent un engouement de la part des consommateurs. Chute d'activité dans l'aviculture Il faut dire aussi que c'est une viande qui n'a pas d'os. Si pour la viande rouge les prix sont relativement stables, ceux de la blanche en revanche enregistrent une hausse nette. Le kilogramme de poulet éviscéré se situe entre 250 DA et 280 DA, alors qu'avant ce mois sacré, il avoisinait les 200 DA. Cela est essentiellement dû à la flambée des prix sur le marché international des matières premières entrant dans la fabrication des aliments de bétail, à savoir le soja et le maïs. La consommation annuelle totale d'aliments est de l'ordre de 2,5 millions de tonnes. Avec cette quantité, il est produit 330 000 tonnes de viande blanche (poulet) et 5 milliards d'œufs. La consommation moyenne de poulet est évaluée à 10 kg/habitant/an et 150 œufs. Or, si les prix augmentent, la consommation baissera inévitablement. Ce qui n'arrange guère les affaires des aviculteurs. Car, le pouvoir d'achat des citoyens étant ce qu'il est, rares sont les ménages qui se permettront un poulet à près de 300 DA le kg. Il y a ceux qui ont fermé leurs exploitations et abandonné l'activité. D'autres ont révisé à la baisse leur capacité de production pour ne pas subir les mauvaises surprises du marché où la demande diminuerait. Ils font tourner leurs unités à 20% ou 30% seulement. D'autres malchanceux, de par les gros investissements qu'ils ont consentis à travers des prêts bancaires, se retrouvent, ajoute-t-il, du jour au lendemain criblés de dettes. Néanmoins, la mise en application de l'une des mesures de la loi de finances complémentaire pour 2008, qui prévoit une exemption de droits et taxes sur les importations de ces matières premières (maïs et soja) au profit des fabricants d'aliments de bétail, apportera certainement des résultats satisfaisants. “Cette mesure a été prise par les pouvoirs publics dans le but de soutenir la filière”, explique notre source. Car, de nombreux agriculteurs ont préféré abandonner leur activité de par la hausse quasi constante du coût de ses matières premières à l'international. Pour le moment, il faut reconnaître que cette disposition n'a pas eu d'effet immédiat. Selon ce responsable, le marché est “correctement” approvisionné en viande blanche, et il n'a pas connu de sérieuses perturbations. La production a cependant baissé pendant l'été parce qu'il y a eu moins de mises en place. En termes plus clairs, les producteurs ont eu peur des pertes que causeraient les grandes chaleurs. Par ailleurs, la même source tient à préciser que toutes les opérations d'importation ont été réalisées sous un contrôle sanitaire rigoureux de la part des services concernés. Le contrôle aux frontières se fait ainsi suivant trois étapes. La première consiste en la vérification des différents documents exigés par la réglementation algérienne. Ainsi, un certificat sanitaire est établi d'un commun accord entre le service vétérinaire officiel de l'Algérie et celui du pays fournisseur. Il est également exigé les bulletins d'analyses (microbiologiques, radioactivité et autres…), fait obligatoirement par des laboratoires d'Etat et contresignés par des services officiels. La seconde étape est beaucoup plus physique. Sur les containers, il est vérifié d'abord le numéro de celui-ci et celui du scellé qui doivent être inscrits aussi sur le certificat sanitaire. Les vétérinaires contrôleront également la température durant toute la période de transport. Ils auront à vérifier s'il n'y a pas eu de rupture de la chaîne de froid. Puis vient ensuite le contrôle de la marchandise elle-même, notamment de l'étiquetage et de la qualité sanitaire du produit. Pour la troisième étape, une prise d'échantillon est effectuée pour des analyses au laboratoire qui est l'Institut national de médecine vétérinaire. Si toutes ces conditions sont remplies et que les trois étapes sont franchies avec succès, le certificat de mise à la consommation, exigé par l'administration douanière pour dédouaner la marchandise, est aussitôt établi. Et dans le cas où les résultats des analyses seraient mauvais, le refus d'introduction sur le territoire national est systématiquement signifié au propriétaire de la marchandise. Pour rappel, à ce propos, il a été importé 50 000 tonnes de viande bovine congelée et 7 000 tonnes de viande ovine en 2006. Badreddine KHRIS