L'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT) est passée à l'acte depuis hier, conformément à l'ordonnance n°11 du 14 juillet dernier, afin de pouvoir, d'ici le 10 octobre, assainir la situation des clients anonymes. Pris d'assaut, les boutiques et autres espaces de vente des trois opérateurs de téléphonie mobile n'ont pas désempli depuis l'annonce qu'il y a possibilité de se voir priver de sa ligne téléphonique. La décision émane de l'Autorité de régulation de la poste des télécommunications (ARPT), qui a lancé l'opération depuis avril dernier après avoir donné un délai aux opérateurs pour s'y préparer. Un délai d'ailleurs qui a été prolongé à plusieurs reprises avant de connaître une date-butoir du 10 octobre prochain pour une désactivation définitive. “Tous les clients de cartes Sim acquises avant le 27 février 2008 sont tenus de se faire identifier avant le 10 octobre 2008. Alors que ceux des cartes Sim acquises après le 27 février sont tenus de se faire identifier dans un délai d'un mois”, insistait Mme Zahra Derdouri, responsable de l'ARPT, le 14 juillet dernier à l'annonce des décisions prises par le conseil de cette institution fixant les orientations générales relatives au secteur de la poste et des télécommunications conformément à la loi 2000-03 du 5 août 2000. Il s'agit donc des millions de puces non identifiées qui ont été régularisées au niveau des trois opérateurs de téléphonie mobile qui existent en Algérie, en l'occurrence AT Mobilis, Djezzy et Nedjma, mettant ainsi de l'ordre dans le marché algérien de la téléphonie et une atténuation de l'activité parallèle qui ne cesse de gangrener l'économie algérienne. Car l'opération en question ne consiste pas uniquement à identifier les puces, mais elle concerne aussi tout un ensemble de mesures à même de permettre une meilleure maîtrise du marché grâce à un contrôle rigoureux sur le terrain. Aussi, les opérateurs sont tenus désormais de n'accepter que les contrats émanant des espaces agréés par l'opérateur et sont tenus de présenter, tous les 15 jours, les éléments d'informations suivants : la base de données, en la forme électronique, de leurs clients mise à jour, comprenant nom et prénom, adresse et numéro de téléphone, en plus d'un point de situation sur l'état d'avancement de l'opération d'identification. Ces décisions prises après moult rencontres de négociations avec les opérateurs ne pouvaient que susciter leur approbation puisque aujourd'hui, ils s'exécutent sans aucun problème. Il demeure, cependant, un point sensible abordé par les points de vente notamment sis dans les zones désenclavées, en particulier dans les régions du Sud. Mme Zohra Derdouri, présidente de l'ARPT, qui est intervenue hier sur les ondes de la Chaîne III, parle de 4 millions de puces qui ne sont pas encore identifiées par les opérateurs. AT Mobilis : plus de 2 millions de puces normalisées À partir d'hier, AT Mobilis a pris la décision que les puces prépayées en vente sur le marché ne seront plus pré-activées. Autrement dit, le client doit absolument s'identifier et l'information est transmise en instantané pour permettre l'activation immédiate. Ceci nous a été affirmé hier par M. Dahas, conseiller auprès du P-DG de Mobilis et chargé de la relation presse et relations publiques. AT Mobilis, qui a l'avantage de disposer des 3 300 bureaux de poste en guise de points de vente en plus de ses propres espaces et des 15 000 points de vente, avance le chiffre de 6 millions d'abonnés saisis sur la plate-forme avec 2 millions et demi de contrats en phase de saisie. “Nous avons commencé l'opération de suspension depuis le 11 septembre dernier, et nous avons régularisé 2 300 000 de puces depuis le 27 février”, a précisé M. Abdedou Slimane, directeur de la Division commerciale et marketing au niveau de Mobilis. Djezzy : il reste environ 400 000 puces à identifier “Du mois de février jusqu'à la fin août, environ 5 millions de puces ont été régularisées, et ce chiffre connaît une évolution constante en attendant la date-butoir du 10 octobre pour clôturer définitivement cette opération d'identification”, nous a déclaré pour sa part, M. Hamid Grine, directeur de la communication au niveau de cet opérateur de téléphonie mobile qui compte aujourd'hui le nombre le plus important : 71 centres de services et 15 000 points de vente agréés. Ainsi pour OTA, il ne reste environ que 400 000 puces à régulariser d'ici l'expiration du délai. Nedjma : un million de puces régularisées Du côté de Wataniya Télécom Algérie-Nedjma, M. Ramdane Djazaïri, directeur de marketing et des relations publiques, nous a indiqué qu'entre le mois de février et celui de juin, 600 000 puces ont été régularisées et 400 000 autres de juillet à septembre. Il resterait aux alentours de 90 000 à suspendre par tranche, mais qui peuvent aussi être régularisées si leurs détenteurs se présentaient au niveau des points de vente agréés. “Nous avons effectivement commencé l'assainissement conformément aux décisions de l'ARPT. Mais il s'agit de suspension, et non de désactivation, qui va en effet intervenir à partir du 10 octobre prochain”, a précisé M. Djazaïri, expliquant que de nouvelles règles de travail sont en train de s'instaurer entre l'opérateur et ses relais. Les puces ne peuvent être vendues en dehors des 15 000 points de vente agréés par Nedjma, ses 150 ESN et 30 boutiques. Pour ce qui est des points de vente, l'information est communiquée par voie électronique pour permettre l'activation en attendant de faire suivre le dossier. Si cela ne se fait pas dans un délai d'un mois, la puce est systématiquement désactivée. Nabila SaIdoun