Le ministre de l'Education a promis hier de prendre en charge les problèmes posés par les gérants d'école privée, y compris le statut de l'enseignant qui exerce dans ces établissements. Afin de faire le point sur la rentrée scolaire, le ministère de l'Education nationale a organisé hier une rencontre avec les directeurs des établissements d'éducation et d'enseignement privés. Ce secteur compte aujourd'hui 119 écoles réparties sur le territoire national auxquelles s'ajouteront 17 autres établissements en cours d'ouverture. C'est une rencontre qui marque peut-être la fin du dialogue de sourds qui s'est longtemps installé entre les secteurs public et privé. En effet, la tutelle tient aujourd'hui un nouveau discours sur les écoles privées et le rôle qu'elles jouent dans le secteur de l'éducation nationale. Se basant sur le nombre en constante augmentation d'élèves inscrits dans le privé (20 000 selon le ministre), mais aussi sur les résultats enregistrés par ces établissements, le ministre a tenu à rétablir certaines vérités. “À ceux qui racontent que les écoles privées enregistrent de mauvais résultats, je dis qu'ils ont tort”, a-t-il affirmé devant une assistance réjouie. M. Benbouzid est allé jusqu'à leur demander de l'aide pour la prise en charge des élèves en cours préparatoire. Le CP, qui est en effet une discipline plus largement maîtrisée par le secteur privé, constitue un des objectifs fixés par le ministre dans le cadre de la réforme. Même si ces cours ne sont pas obligatoires, il souhaiterait que le maximum d'enfants en bénéficie pour ne pas créer d'écart de niveau en première année primaire. Benbouzid voudrait que les écoles privées augmentent leurs capacités d'accueil au CP, notamment dans les grandes villes du pays. “Je vous promets l'aide de l'Etat, mais ce sera une aide donnant-donnant, aidons-nous mutuellement”, dira-t-il. Les directeurs d'école privée ont ainsi exprimé leurs doléances et posé certains problèmes inhérents à la pratique de leur activité. “Nous voulons bien vous aider pour le CP, je vous propose même de former des enseignants dans mon école mais comment augmenter la capacité d'accueil alors que nous souffrons déjà du manque d'espace ?”, dira une directrice d'école. En effet, le problème posé par la majorité est celui des infrastructures qui leur font défaut. Les écoles privées, majoritairement installées dans des villas, subissent le dictat des bailleurs qui ne cessent d'augmenter leurs loyers. De plus, elles sont prises comme dans un étau entre les loyers faramineux et les exigences techniques imposées par le cahier des charges qui les obligent à faire des travaux difficiles à amortir puisqu'elles sont souvent contraintes à changer d'adresse. Les chefs d'établissement demandent l'appui du ministère pour obtenir des terrains à des prix raisonnables. “Nous ne demandons pas d'argent, mais l'accès à des structures qui conviennent mieux à notre activité”, dira le directeur d'une école basée à Annaba. D'autres problèmes ont été posés tels que le recrutement, le plan de carrière et la titularisation des enseignants ou encore le statut d'entreprise commerciale imposé par le ministère du Commerce et la fiscalité, jugée trop élevée. M. Benbouzid a demandé à ce que toutes ces doléances soient transcrites et a promis que d'ici à la fin de l'année, le problème de la titularisation des enseignants du privé sera réglé. Il a également proposé de mettre à leur disposition des listes d'enseignants demandeurs d'emploi pour faciliter le recrutement. Pour finir, il préconise que les directeurs d'école se constituent en association afin que les discussions puissent se poursuivre. Amina Hadjiat