RAMADHAN À DJELFA Quand on n'a que les cafés ! Les soirées de Ramadhan se suivent et se ressemblent à Djelfa. En effet, devant l'absence totale de loisirs, les Djelfaouis sombrent dans la monotonie la plus parfaite. Leur quotidien est meublé par les incessantes et sempiternelles virées au marché de la ville ou chez le boulanger du coin. Si beaucoup privilégient les visites familiales quand ils ont les faveurs du climat, pour nombre d'entre eux, le jeûne rompu et les inévitables tarawih accomplies prennent d'assaut café et salons de thé, car comme chez tout Algérien, ces endroits ont un ancrage certain dans la culture de la région. Plus que des lieux de rencontres et de convivialité, ces débits de boissons sont des espaces de liberté et d'expression irremplaçables où naissent le plus souvent les amitiés, se tissent les contacts et se concluent les marchés. De Guettara, à l'extrême sud, au chef-lieu de wilaya, en passant par Oum Laâdham et Messaâd, les cafés sont une halte inévitable. Qu'ils s'appellent café Laroussi à Djelfa, café du Jardin à Hassi Bahbah, El Djazeera à Had Sahary ou café des Arouchs à Aïn Oussera, ces endroits occupent une place importante dans le vécu des habitants des Hauts-Plateaux. S. OUAHMED laghouat L'informel côtoie LE MANQUE D'HYGIÈNE Rien n'a vraiment changé en matière d'hygiène et d'environnement à Laghouat durant ce mois de Ramadhan, bien au contraire. Avec l'afflux important des clients vers les magasins d'alimentation et des marchés de légumes, la situation ne fait qu'empirer. Les trottoirs sont squattés par les vendeurs de produits alimentaires périssables, allant des boissons gazeuses exposées dehors à même le sol, en plein soleil, au lait de vache, aux produits laitiers et aux œufs visiblement non contrôlés, servis dans des sachets noirs (à poubelle !), tout cela dans des conditions d'hygiène déplorables. Ces produits occuperont tous les passages pour piétons, empêchant évidement les passants de circuler. Pis, en plein marché de légumes, l'odeur nauséabonde dégagée par le ruissellement des eaux usées que les passants essayent d'éviter à petits sauts ! Il s'agit dès lors d'un spectacle horrifiant vécu au quotidien par les pauvres citoyens qui dénoncent l'inertie des responsables de l'hygiène et de l'environnement, lesquels, semble-t-il, n'arrêtent pas de s'acharner seulement sur les quelques magasins d'épicerie qui fonctionnent d'une manière légale, respectant a priori les règles élémentaires d'hygiène. L'informel dans l'alimentaire, qui désormais se pratique en toute impunité, risquerait d'être lourd de conséquences sur la santé, où l'on a enregistré de nombreux cas d'intoxication durant ce mois de Ramadhan. Ajoutons à cela, le chômage qui ne cesse d'augmenter. Cela ne pourrait en aucun cas expliquer ce laxisme en matière d'hygiène et d'environnement, les épidémies ne cesseront de guetter cette région d'endémie, si cette situation inquiétante persiste et qui ne correspond en fait qu'à une étape préépidémique. Rachid KADA