Les habitants des ksour de Aïn Belbal et Imatriouène, de la daïra d'Aoulef à Adrar, n'en finissent pas avec les difficultés de la vie. En plus de l'éloignement vertigineux des centres de décisions, à 120 km de piste du siège de la commune de Timokten et à 450 km du chef-lieu de la wilaya d'Adrar, ils occupent le plateau de Tidikelt avec une insuffisance quasi chronique en matière d'eau potable. C'est pour maintenir ses voisins, qui commencent à préparer leur barda pour quitter la région, que le représentant du quartier de Aïn Belbal, M. Hadj Dahmane Habitat, a tenu à prendre attache avec nous. Selon le représentant du quartier “à cause du manque d'eau, pas moins de dix familles ont fui la région pour s'installer à Aïn Salah ou au niveau de la daïra d'Aougrout durant les années 2007 et 2008”. “Vu la persistance de la rareté de cette source vitale, quinze autres familles se préparent à quitter la région”, a déclaré tristement M. Habitat. Rappelons que pendant la visite officielle qu'a entamé le wali d'Adrar dans la daïra d'Aoulef, en mai dernier, les représentants de ces deux ksour ont soulevé ce problème cuisant, mais rien n'a été réalisé jusqu'à présent sur le terrain, malgré les décisions prises pour parer à cette carence. Il faut signaler que cette région de la wilaya d'Adrar vit essentiellement du travail de la terre et de l'élevage. Et le rendement de ces activités a été revu à la baisse depuis 2005, année où la région a vu pour la dernière fois l'arrivée des pluies. Si la culture maraîchère vit ses derniers balbutiements, l'élevage du dromadaire se voit réduit de moitié en l'espace d'une décennie. Dans une correspondance que les représentants des ksour ont adressé au wali d'Adrar, au chef de la daïra d'Aoulef et au directeur de l'hydraulique, en date du 29 juillet 2008, dont nous détenons une copie, les habitants des deux ksour interpellent les responsables locaux en signalant “le manque d'eau potable que nous vivons depuis trois ans est insupportable, alors que vous nous avez fait la promesse de procéder à la réalisation d'un nouveau forage pour étancher notre soif, mais rien n'a été fait à ce jour”. Comme dans leur missive, les représentants ont insisté sur la réalisation urgente de ce forage, perçu comme unique moyen de maintenir les habitants dans cette région de la wilaya. Rappelons enfin que les habitants des ksour de Aïn Belbal et Imatriouène vivent le problème du manque d'eau, alors que la nappe phréatique albienne se trouve à quelques mètres sous leurs pieds. L. Ammour