Ayant connu une multitude de retards depuis la relance de sa réalisation, le métro d'Alger n'est pas près de voir le jour. Alors que l'on annonçait la réception de la première ligne pour novembre prochain avant que l'on ne se ravise pour repousser le délai jusqu'au début de l'année prochaine, les prévisions du ministère des Transports ne sont apparemment pas de nature à rassurer. Le communiqué officiel faisant part du contenu de l'audition hier du ministre des Transports Amar Tou par le président de la République indique, en effet, que “la livraison de la première rame, sur les 14 acquises, est prévue pour juillet 2009”. Ce qui veut dire que le projet va encore accuser un énorme retard par rapport aux délais de livraison prévus. Pourtant, le communiqué note que “les travaux d'aménagement des stations et de pose de la voie ont progressé selon les délais contractuels”. Il y a seulement quelques mois, les responsables de l'Entreprise du métro d'Alger avaient promis que l'inauguration de la première ligne se fera en décembre prochain. L'ex-ministre des Transports, Mohamed Maghlaoui, lui, avait affirmé en mai 2007 que la réception du métro se ferait en septembre 2008. Qu'est-ce qui explique donc l'ampleur de ce retard ? Cela étant, le président de la République a appelé hier à ce que “la maîtrise des délais de réalisation et le suivi d'exécution des différents projets pour s'assurer du respect par les contractants de leurs obligations respectives en termes de délais, de qualité des ouvrages et équipements et de respect des coûts arrêtés, doivent être considérés comme des préoccupations permanentes par les autorités concernées”. Par ailleurs, le communiqué officiel rendu public hier souligne que “conformément aux orientations” du président de la République, et dans le cadre du Schéma national d'aménagement du territoire (SNAT 2025), les crédits dégagés ont été consacrés à la réalisation d'un programme d'infrastructures et d'équipements de l'ensemble des modes de transport, à la sécurité de la navigation aérienne et maritime ainsi qu'à la météorologie. Cependant, la réunion d'hier semble avoir accordé une importance toute particulière au secteur des transports ferroviaires. Ainsi, selon le communiqué, le programme gouvernemental a accordé la priorité à la modernisation du réseau de transport à travers le dédoublement des voies, la signalisation et l'électrification de la rocade Nord, l'achèvement des études préalables aux travaux de réalisation de la rocade des Hauts-Plateaux et de la boucle du Sud. Dans ce contexte, un effort particulier est fourni pour renouveler et compléter les équipements de traction et de transport des voyageurs en vue d'améliorer les prestations du service public. Il est à relever que la décision a été prise de mettre à niveau la Rocade Nord pour la rendre compatible avec une vitesse d'exploitation de 220 km/h. Ce projet de modernisation concerne les tronçons de la ligne qui relie la frontière est et la frontière ouest du pays. L'aménagement de la banlieue algéroise revêt également une certaine importance pour les responsables du secteur qui insistent dans le même temps sur les liaisons ferroviaires Hauts-Plateaux, pénétrantes et boucle du Sud. L'ensemble des investissements a permis, au 31 août 2008, d'achever 433 km de lignes nouvelles qui viennent renforcer le réseau ferroviaire national. Il est prévu la réalisation à fin 2008 de 1 078 km de voies. Intervenant à l'issue du débat, le président de la République a d'abord exprimé sa “préoccupation” devant le nombre toujours élevé des accidents de la circulation qui “engendrent de nombreuses séquelles et endeuillent les familles des victimes”. “Les améliorations sensibles apportées au réseau routier et le durcissement des sanctions prévues par la législation pour les infractions au code de la route ne semblent pas avoir donné tous leurs effets, le gouvernement doit donc introduire des mesures additionnelles pour les aggraver”, a-t-il réclamé. H. Saidani