Périple n Au cours de ses pérégrinations semées d'innombrables embûches, le projet du métro a connu d'énormes retards. Il aura donc fallu attendre un quart de siècle – voire plus – pour qu'enfin le projet du Métro d'Alger qui a tant alimenté les discussions de tous les Algériens, voit enfin le jour. Ce qui, il n'y a pas si longtemps, ressemblait à une anecdote de mauvais goût. Et pourtant, le mythique «el-mitro d'Alger», verra bel et bien le jour et pourra, dès l'été prochain, parcourir le sous-sol algérois quoique sur une distance assez limitée (moins de 10 km). Les concepteurs du métro dans les années 1970 avaient prévu un réseau long de 64 kilomètres. Décidément, il ne sera question que d'une dizaine de kilomètres à peine, ou un peu plus si l'on ajoute les extensions. Cependant, avant que le métro ne pointe son museau, le projet qui se distingue tant par le retard qu'il a accusé que par la magnificence de ses ouvrages, infrastructures et autres équipements de pointe, est passé par plusieurs étapes. Les premières esquisses du Métro d'Alger remontent aux années 1970. A cette époque, l'on voulait parer à l'explosion démographique et les besoins en transport qui en résultaient. Du stade de la gestation, on était passé à la phase de la concrétisation. C'est ainsi que le projet du métro fut officiellement lancé dès l'avènement de l'année 1982. Les études techniques furent, elles, achevées en 1985. Deux entreprises, l'une allemande et l'autre japonaise, avaient été retenues et se sont vu confier l'insigne honneur de réaliser le projet qui tenait tant à cœur des dirigeants de l'époque. Cependant, la tragique baisse des prix du pétrole au milieu des années 1980 a considérablement retardé le rythme des travaux, les ressources du pays ayant diminué de manière drastique sous l'effet de la crise. La situation se corsait à un point tel que le projet fut momentanément mis en veilleuse. Dans un geste salutaire, il fut finalement décidé de relancer le projet, tel que conçu initialement trois ans plus tard, soit en 1988. Les travaux ont été confiés à deux entreprises nationales, Cosider et Sider, qui pourtant manquaient d'expérience. Mais le défi était déjà lancé. Le projet a connu un autre ralentissement à l'avènement du terrorisme au début des années 1990 faisant que seules 4 stations ont été réalisées en 15 ans. Le retour de la paix et l'aisance financière importante enregistrée du fait de la hausse des prix du pétrole ont fait que le métro a été relancé dès l'année 2003 à une cadence soutenue. A signaler aussi une difficulté de taille qui a retardé les travaux : le soul-sol algérois déjà caractérisé par une topographie irrégulière s'était, en plus, révélé difficile à creuser.