Un regroupement national de l'ensemble des cadres du secteur des ressources en eau, a été présidé, hier, par M. Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en Eau pour une évaluation de la mise en œuvre du programme d'équipement du secteur et de l'impact généré par les projets réalisés au cours de l'année 2010. Les directeurs de l'hydraulique des quarante-huit wilayas : ANBT, ADE, ONA, ONID, ANRH, 05ABH et entreprises présenteront leurs communications sur l'état d'avancement du programme, les problèmes relevés bien entendu, voir comment les prendre en charge et pouvoir en dégager des solutions. Dans son allocution devant les directeurs hydrauliques du territoire algérien, M. Sellal s'est félicité des grands projets structurants régionaux qui ont été réceptionnés dans le cadre d'un programme dont l'enveloppe budgétaire allouée est de 870 milliards de DA, du plan quinquennal 2010-2014 mais en précisant qu'il reste beaucoup à faire en matière de constructions de barrages et l'alimentation en eau potable pour les régions intérieures du pays, en matière de grands transferts et d'adductions, de dessalement d'eau de mer et en matière d'assainissement et surtout l'aménagement hydro-agricole. «Avec tous les efforts qu'on fournit, on n'est pas encore arrivé au niveau souhaitable», avoue-t-il. M. Sellal a incité ses directeurs à plus d'efforts pour que les ressources en eaux soient raccordées à toutes les régions du pays. «Même s'il faut transformer un grand programme en plus petit, l'importance est dans les projets de proximité pour améliorer la qualité de service et prendre en charge les besoins du citoyen…là où va l'urgence, on va au gré à gré», affirme-t-il. Le ministre a cité à titre d'exemple la wilaya de Tamanrasset qui vient d'être alimentée en eau potable, «jusqu'au dernier quartier», lance-t-il fièrement. Le deuxième point important qu'a soulevé le ministre des Ressources en eau est de donner plus de moyens pour l'agriculture qui possède actuellement les 65% des ressources en eau du pays. Il évoque la mauvaise utilisation des eaux traitées et incite ses cadres à collaborer avec le ministère de l'Agriculture et du Développement rural pour y remédier. Il préconise une irrigation d'appoint pour essayer d'atteindre une plus grande superficie pour la récolte céréalière et réduire son importation. M. Sellal insiste pour qu'il y ait un contrôle strict à propos des cahiers des charges et demande à ses cadres d'être vigilants et vérifier les études de projets remises. «On ne peut pas et on ne veut pas faire appel à des bureaux d'études étrangers pour le contrôle et le suivi des projets. Il ne suffit pas de réaliser mais aussi assurer la maintenance», assure-t-il et il recommande : «le moment est venu de renforcer et de créer des petites cellules d'étude au niveau des régions et faire appel à des bureaux d'études nationaux qui préconisent l'utilisation des matériaux nationaux également». Avant de finir, M. Sellal a pointé du doigt «certains de ses directeurs» qui n'arrivent pas à prendre des décisions dans le cadre de leurs fonctions. «Oui à la transparence et non à la mobilisation», s'inquiète-t-il. Il les incite à être toujours sur le terrain et à l'écoute et aussi à privilégier le dialogue avec le citoyen. Programme de développement 2010-2014 La réserve nationale est de 4,13 milliards de mètres cubes. 65 barrages en exploitation au niveau du pays et leur taux d'exploitation est de 71,22% La mise en œuvre du nouveau programme de développement 2010-2014, consiste entre autres en la réalisation de : 18 barrages ; 6 grands transferts ; 14 projets d'adduction en eau potable ; 2 grands systèmes d'assainissement ; 40 stations d'épuration des eaux usées. Réhabilitation des réseaux et remise à niveau des réseaux d'eau potable de 24 villes et d'assainissement de 12 villes ; Aménagement et réhabilitation hydro-agricole sur une superficie de 60 000 ha. Kahina Bencheikh El Hocine