Les familles des dix-sept otages algériens retenus par des pirates somaliens à 150 miles nautiques au sud-est du port du Salalah, dans le sultanat d'Oman, depuis 130 jours, ont dénoncé le silence des autorités. Rassemblés depuis 8h, les proches des otages, venus de différentes régions du pays, n'ont pas pu tenir le sit-in devant le ministère des Affaires étrangères comme cela était prévu. «On ne peut pas être tranquilles alors que nos enfants et nos maris sont maltraités et courent un danger de mort», nous explique le frère de l'un des otages. L'action de ces proches désarmés, dont le seul souhait est de retrouver leurs proches sains et saufs, s'explique par le fax inquiétant envoyé par le négociateur jordanien, mercredi dernier, dont La Nouvelle République détient une copie. On peut lire notamment : «Nous tenons à vous informer qu'au cours des derniers sept jours, nous avons parlé aux pirates qui nous ont contacté à plusieurs reprises. Ces contacts fréquents ont été encourageants. Cependant, comme vous le savez d'après les informations sur les autres cas de détournement, ces choses prennent du temps et ce, malgré les efforts que la société déploie pour parvenir à une solution rapide pour libérer l'équipage et le navire.» Tout en précisant que les otages sont bien traités, puisque «les pirates sont des islamistes». Un message qui a déçu les familles des otages. «Hier, nous avons reçu à 8h un fax du Jordanien. Nous avions l'espoir qu'ils allaient être libérés, mais après l'avoir lu, nous étions complètement brisés. On nous a affirmé que les négociations étaient entamées, mais sans nous donner d'information ou détail, ce qui est incompréhensible», témoigne l'épouse de l'otage Aâchour Mohamed. D'autant plus que le dernier appel téléphonique avec les otages remonte au 12 avril dernier lors duquel les otages auraient parlé des mauvaises conditions dans lesquelles ils vivent actuellement. «On se retrouve à vingt-cinq dans une pièce et les vivres sont presque terminées», des propos que nous rapporte la femme de l'un d'entre eux. Venus pour avoir des réponses, ayant attendu des heures pour rencontrer les responsables du ministère des AE, ils sont repartis bredouilles et encore plus inquiets quant à la santé mentale et physique de leurs proches. Pour Baya Kahli, la maman de Kahli Smail, cet épreuve est très dure à surmonter. Cette grand-mère de 80 ans a été victime d'un AVC quand elle a appris la nouvelle du kidnapping de son fils. Ce dernier, fils de moudjahid, âgé de 60 ans, père de quatre enfants est l'un des plus anciens marins du navire piraté. «Nous voulons revoir notre père», crie l'une de ses filles présente sur les lieux. Face à la détresse de ces familles, nous avons tenté de contacter M. Amghar, le directeur général des services consulaires. Ce dernier n'a pas daigné répondre à nos questions. Il faut rappeler que le navire en question compte 27 membres d'équipage dont 17 Algériens, deux officiers ukrainiens, un Jordanien, un Indonésien et une équipe de maintenance constituée de Philippins, tous retenus à ce jour par les pirates. La liste des otages algériens : 1- Ould Kaci Hamid. 2- Henouche Nafae. 3- Benkaci Aâchour. 4- Rolla Abdelkarim. 5- Boudaoud Ali. 6- Mellouani Djamel. 7- Sahli AbdellFateh. 8- Ferrah Said. 9- Mendir Abderahmane. 10- Kahli Smaïl. 11- Ait ramdane Mohamed. 12- Belmoussa Ahmed. 13- Otmani Djamel. 14- Saâdaoui Sofiane. 15- Drir Smaïl. 16- Toudji Azzedine. 17- Aâchour Mohamed. Karima Hasnaoui Voir sur Internet ..