A l'instar de tous les Nahdistes, le président-directeur général du SSPA/NAHD, Kanfoud Manaâ est, aujourd'hui, un homme heureux. Son club est plus proche que jamais de l'accession, une année seulement après sa rétrogradation en ligue 2. A l'instar de tous les Nahdistes, le président-directeur général du SSPA/NAHD, Kanfoud Manaâ est, aujourd'hui, un homme heureux. Son club est plus proche que jamais de l'accession, une année seulement après sa rétrogradation en ligue 2. Dans cet entretien, le premier responsable des Sang et Or revient sur le parcours du NAHD de cette saison, mais répond aussi, et sans détour, à d'autres questions liées à la gestion du club. La Nouvelle république : A six matchs de la fin du championnat de la ligue, le NAHD est leader de la ligue 2 en compagnie du CSC et il bien placé pour revenir en Ligue 1. Que pouvez-vous nous dire à ce propos ? Kanfoud Manaâ : Je ne peux être que très satisfait de cette première place que nous occupons aujourd'hui. J'espère seulement, qu'on réussira à maintenir cette position jusqu'à la fin du championnat. Je tiens aussi à préciser que cette place n'est nullement le fait du hasard. Elle a été acquise grâce au travail et d'énormes sacrifices. Notre objectif de début de saison était l'accession. Celle-ci commence à se dessiner, mais mathématiquement, on n'est pas encore en Ligue 1. Il reste encore 18 points en jeu. Beaucoup de spécialistes estiment que le prochain match face à l'O. Médéa sera déterminant pour l'accession. Partagez-vous cet avis ? Non, je ne crois pas que ce match soit déterminant pour l'accession. C'est vrai que c'est un match très difficile mais pas capital pour l'accession. Cette rencontre est peut- être déterminante pour l'O. Médéa, mais pas nous. Car, même si on fait un match nul, ce que je ne souhaite pas, on aura toujours six points d'avance sur cette équipe. Mais il est clair que si nous voulons concrétiser notre objectif, qui est l'accession, on doit absolument gagner ce match ainsi que toutes les autres rencontres que nous allons jouer à Alger. Personne ne misait sur votre formation pour jouer l'accession surtout pas après une défaite à Sidi Bel-Abbès et deux nuls de suite à domicile devant le CS Constantine et l'AB Merouana. Que c'est-il produit depuis pour que l'équipe aligne de bons résultats ? Même si notre objectif de début de saison était de retrouver la ligue 1, je peux, aujourd'hui, vous avouer que nous avons fait une phase aller que je qualifierai de catastrophique. L'équipe n'était pas prête, car on avait renouvelé l'effectif à presque 90%. Nous avons aussi ramené un entraîneur très jeune, à savoir Magdi Kourdi, qui n'a pas pu s'adapter malgré toute sa bonne volonté. Mais à Hussein Dey, on croyait toujours à la concrétisation de notre objectif, eu égard à notre riche effectif avec la présence de joueurs internationaux. Après le départ de Kourdi, on a engagé Mustapha Heddane. Ce dernier nous a demandé un délai de quatre rencontres pour que l'équipe puisse retrouver son rythme, mais il a insisté sur le fait qu'il y avait un bon effectif, même si les joueurs semblaient avoir la tête ailleurs. C'est ainsi qu'avant le match qu'on a joué devant le MOC à Constantine, nous avons tenu une réunion avec les joueurs où on les a placés devant leurs responsabilités. Et c'est à partir de ce moment qu'il y a eu le déclic. On présume quand une équipe gagne, il faut souvent des motivations financières pour les joueurs. Comment gérez-vous et les autres dirigeants ce volet ? Jusqu'à aujourd'hui, on leur doit seulement trois primes de matchs aux joueurs. C'est peut-être ça qui a encouragé les joueurs à donner toujours le meilleur d'eux-mêmes. Pour ce qui est des salaires, on a payé les joueurs pour le mois de mars et certains pour le mois d'avril. Malgré le fait qu'on n'a pas de sponsor ni aucune aide des sympathisants du club, les dirigeants se sont toujours débrouillés pour honorer leurs engagements vis-à-vis des joueurs. On avait évoqué un certain moment la divergence qui existait entre vous et les membres de votre bureau. Que pouvez-vous nous dire à ce propos ? Je ne vous cache pas le fait qu'il y a eu des divergences d'idées au sein du bureau. La volonté des gens du bureau existe mais sur le plan organisationnel et de la vision, on n'était pas sur les mêmes longueurs d'onde. Néanmoins avec la multiplication des réunions, les gens ont compris qu'il fallait placer l'intérêt du NAHD au dessus de tout le monde. Je crois que la sagesse a fini par l'emporter, car à un certain, il y eut un risque d'implosion. Mais pour l'avenir, quand on sera en division Une, l'organisation doit changer, la mentalité aussi. Là, j'ouvre une parenthèse, beaucoup de gens disaient que le NAHD a rétrogradé lorsque je suis revenu au club. Je leur fais savoir que le club avait déjà un pied en division inférieure, des années auparavant. Quand j'étais élu président le 23 juin 2009, il n'y a eu ni passation de consignes ni joueurs, rien. Les joueurs étaient tous libres. Mieux, l'entraîneur était déjà en place et les joueurs ont même étaient recrutés. Ça n'a pas marché, pas de problème, j'ai accepté d'endosser la responsabilité de l'échec. Mais pour cette année, on a pris les choses en main avec le peu de moyens et on est sur la bonne voie pour retrouver l'élite. Où en êtes-vous aujourd'hui avec la mise en vente des actions du club ? Il faut savoir que le conseil d'administration a donné son accord pour l'ouverture du capital. L'assemblée générale aussi. Mais pour que cette opération puisse se concrétiser, il faut faire appel à un épargne externe. Il faut avoir l'aval de la COSOB. On a fait les démarches nécessaires dans ce sens puisque nous avons envoyé notre demande qui date du 17 janvier. Il faut attendre deux mois pour avoir l'aval, passé ce délai, on pouvait procéder à la mise en vente des actions. C'est ainsi que nous avons envoyé le PV de l'AG extraordinaire qui est chez le notaire. On a dit celui qui veut entrer au conseil d'administration, il doit détenir 500 actions. Quant aux personnes qui veulent être seulement actionnaires, elles peuvent se contenter d'une seule action qui coûte 10 000 dinars. Nous, nous avons fait le travail. Et les gens, qui veulent des actions, peuvent se rapprocher du notaire désigné à cet effet. Mais jusqu'à présent, il est clair que la mise en marche vers le professionnalisme est encore floue en Algérie. Après plusieurs mois sous l'ère du professionnalisme, comment vit le NAHD ce changement de statut de club amateur à celui de professionnel ? Nous vivons une situation difficile. Le professionnalisme nécessite beaucoup d'argent. L'Etat doit nous accompagner. Jusqu'à présent, l'Etat ne nous a rien donné. Ça veut dire que tous les problèmes financiers ont été supportés par le bureau. Peut-être pas à 100%, mais en grande partie. L'équipe du NAHD a vadrouillé entre le 20-Août-1955, Rouiba, Réghaïa et même à Dar El-Beïda. Les supporters aimeraient savoir pourquoi votre club n'a t-il pas été autorisé à jouer au stade Zioui et est-ce que l'équipe va terminer au stade du 20-Août ? Nous, on a toujours voulu jouer au stade Zioui, malheureusement, la commission d'homologation avait affirmé que le stade ne répondait pas aux normes. Tous les stades n'ont pas voulu nous accueillir. Et Dieu sait combien de porte-à- porte j'ai dû faire. En cette période, personne ne nous a soutenu. Aujourd'hui, c'est vrai que les choses ont changé depuis. Les autorités nous ont permis de retrouver le stade du 20-Août-1955. Donc, si nous sommes aujourd'hui en première position, c'est grâce aussi à la justice divine, car le NAHD a été lésé. Les supporters espèrent souvent de leurs dirigeants qu'ils ramènent les meilleurs joueurs et que leur équipe joue les premiers rôles. Vous, en tant que président du NAHD, qu'attendez-vous de votre équipe et de vos fans ? Notre équipe est à féliciter, car c'est une formation jeune, il n'y a qu'à regarder la moyenne d'âge, dont 70% sont issus de l'école husseindéene. Cela veut dire que le club est revenu à sa tradition. Le NAHD ne réussira qu'avec ces enfants. En ce qui concerne les supporters, je dirai qu'ils doivent soutenir l'équipe et pas les hommes. J'ai vu le dernier match face au Paradou AC. Ce jour-là, on n'a pas été bons en raison, peut-être, de la grosse chaleur, mais les supporters sont restés derrière leur équipe jusqu'à la dernière minute. C'est ça le vrai rôle des supporters. Pour construire une équipe, il faut une stabilité. Il n'y a qu'à prendre exemple sur l'USMH. L'entraîneur Boualem Charef est au poste depuis trois ans, le président Laïb pareil. Le NAHD est une école de formation, mais cela ne veut pas dire qu'on ne jouera pas les premiers rôles. Nos joueurs, on veut les protéger. Nous avons des contrats de longues durées. Aujourd'hui, les supporters doivent être fiers de leur équipe. Nous avons les U20, les juniors, les cadets parmi les meilleurs à Alger. Ça veut dire que l'avenir du NAHD est assuré. Et si on accède, on ne va pas chambouler l'équipe. On renforcera notre effectif par trois ou quatre joueurs. Pas plus. Entretien réalisé par Khaled M. A voir n Al jazeera sport+2 : Real Madrid – Getafe à 21h n Al jazeera sport+4 : Saint Etienne – Lille à 20h
