L'Iran a accueilli favorablement la proposition des grandes puissances de reprendre les négociations sur son programme nucléaire, et ce, «sur la base d'une coopération sur les points communs» a indiqué dans une lettre à l'adresse de Catherine Ashton, le négociateur iranien sur le nucléaire, Saïd Jalili L'ambassadeur d'Iran à Bruxelles a remis hier matin, la réponse iranienne à une lettre de Mme Ashton proposant à Téhéran de reprendre sans conditions préalables les discussions avec le groupe des «5+1» sur le programme nucléaire iranien. Dans sa réponse, le négociateur iranien sur le nucléaire Saîd Jalili a indiqué dans sa réponse que son pays «accueille favorablement le retour à la table des négociations sur la base d'une coopération sur les points communs» existant entre les deux parties. Mme Ashton a envoyé sa lettre pour rappel en février aux autorités iraniennes après l'échec, en janvier, des négociations tenues à Istanbul entre le groupe 5+1, à savoir, Etats-Unis, Russie, Chine, France et Grande-Bretagne, plus l'Allemagne et l'Iran sur la question nucléaire. La chef de la diplomatie européenne a réitéré dans sa lettre les positions du groupe et a affirmé que les grandes puissances «étaient prêtes à reprendre le dialogue avec l'Iran sans conditions préalables», selon son porte-parole. Les Occidentaux accusent l'Iran de chercher à se doter de l'arme nucléaire sous couvert d'un programme civil, Téhéran de son côté rejette ces accusations et insiste sur le caractère purement pacifique de ses activités d'enrichissement d'uranium. Par ailleurs, la réponse de Téhéran intervient au lendemain de l'annonce de la fin de l'opération de rechargement du combustible de la centrale nucléaire de Bouchehr et que le réacteur devrait prochainement redémarrer avec l'objectif de raccorder la centrale au réseau électrique en juillet. La première centrale nucléaire iranienne, construite par la Russie et inaugurée en août 2010, avait démarré en novembre et aurait dû commencer à produire de l'électricité en janvier, mais des problèmes techniques ont entraîné des retards répétés, et le combustible a finalement dû être déchargé en février pour un «nettoyage» selon les autorités iraniennes. Un député de Bouchehr, au sud de l'Iran, membre de la commission parlementaire chargée de suivre ce dossier a eu à déclarer que «le combustible a été nettoyé, rechargé et des tests finaux sont en cours». Le ministre iranien des Affaires étrangères, Ali Akbar Salehi, ancien chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique, avait indiqué en avril dernier que le rechargement du combustible avait commencé et que Téhéran espérait redémarrer la centrale «entre le 5 et 10 mai» son démarrage en effet n'a pas dépassé l'échéancier précité. De son côté l' agence russe de l'énergie atomique Rosatom avait expliqué pour sa part que le combustible avait dû être nettoyé et le réacteur vérifié après la découverte de dommages dans une de ses quatre pompes de refroidissement. Notons que l'éventuelle reprise des négociations entre les 5+1 et l'Iran intervient dans une conjoncture particulière marquée par les mutations en cours dans les rapports internationaux sur fond de l'actualité qui prévaut sur la scène arabe, l'Egypte de l'après-Moubarak, la réconciliation inter-palestinienne, la contestation au Bahreïn, le retrait des militaires américains de l'Irak. De nouveaux éléments qui ne sont pas sans impact sur les stratégies respectives des 5+1 et de Téhéran et qui rythmeront toute éventuelle reprise de négociation entre eux, annoncée par les lettres précitées d'Ashton et de Saîd Jalili. R. I.