DE LUNDI ET JUSQU'À HIER EN FIN D'APRÈS-MIDI, UN AUTRE ROUND DE NEGOCIATIONS SUR LES AUGMENTATIONS DES SALAIRES ET DES INDEMNITES A REUNI L'EMPLOYEUR, ARCELORMITTAL ANNABA, REPRESENTE PAR VINCENT LE GOUIC, DIRECTEUR GENERAL DE CETTE SOCIETE, ET LES SYNDICALISTES MENES PAR SMAIL KOUADRIA, SECRETAIRE GENERAL DU SYNDICAT D'ENTREPRISE. DE LUNDI ET JUSQU'À HIER EN FIN D'APRÈS-MIDI, UN AUTRE ROUND DE NEGOCIATIONS SUR LES AUGMENTATIONS DES SALAIRES ET DES INDEMNITES A REUNI L'EMPLOYEUR, ARCELORMITTAL ANNABA, REPRESENTE PAR VINCENT LE GOUIC, DIRECTEUR GENERAL DE CETTE SOCIETE, ET LES SYNDICALISTES MENES PAR SMAIL KOUADRIA, SECRETAIRE GENERAL DU SYNDICAT D'ENTREPRISE. Les revendications des travailleurs sont au diapason de leur volonté de relever tous les défis de la production et de faire en sorte d'atteindre les objectifs fixés soit le 1,1 million de tonnes en 2011. «Une augmentation de 20% des salaires et des indemnités serait une bonne chose», affirment les travailleurs à l'écoute de la moindre information sur les négociations qui engagent leur avenir et celui du partenariat. Ces informations ne sont apparemment pas bonnes, puisque des grincements de dent se font entendre quant au refus de la direction générale de négocier des augmentations à ce niveau. «En cas de désaccord, nous risquons d'aller vers la grève dès le retour d'Alger de notre secrétaire général après son entrevue avec le secrétaire général de la centrale syndicale UGTA et le ministre de l'Industrie, prévue aujourd'hui. «Cette grève suppose des conséquences néfastes sur la production, la commercialisation et sur le chiffre d'affaires», menacent des syndicalistes en poste au niveau des unités. C'est dire que la situation tourne au vinaigre. Elle intervient au moment où les économistes accordent une grande importance au partenariat algéro-franco-indien. Selon eux, quelques soient les difficultés auxquelles il est confronté, ce partenariat entre les groupes des entreprises algériennes Sider et ArcelorMittal a un impact positif sur le développement économique national. Cet avis des spécialistes de la question économique n'est pas celui du ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements. A ce niveau, le dossier semble être relégué dans la catégorie des dossiers «à étudier dès que possible». Pourtant tout le monde en Algérie et au Luxembourg avait beaucoup parlé de ce dossier ArcelorMittal Annaba, des perturbations vécues durant des mois par le complexe sidérurgique El-Hadjar, les mines de Tébessa, la tuberie sans soudure… Le même dossier a réapparu le mois de janvier 2011 avec la paralysie totale des moyens de production générée par une grève générale illimitée. Elle avait duré plusieurs jours et avait fait couler beaucoup d'encre avant que l'employeur et le syndicat n'arrivent à un compromis sur les augmentations des salaires et des indemnités. Le mois de mars, c'est au tout du partenaire franco-indien de se signaler par le dépôt d'une lettre d'intention de reconduction du partenariat. La démarche est intervenue à quelques mois de la fin de la 1re décennie ponctuant la mise en route des dispositions de l'accord de partenariat signé en octobre 2001. L'on mettra aux oubliettes, d'autres faits marquants comme le scandale des œuvres sociales, le procès et la condamnation d'anciens cadres syndicaux impliqués dans le détournement et la dilapidation des fonds de ces œuvres et les tentatives de déstabilisation des activités du complexe El-Hadjar qui ont suivi avec pour conséquence des objectifs de production non atteint. Heureusement qu'il y a eu le plan d'investissements émis par Vincent le Gouïc. D'un montant de 500 millions d'euros à investir dans la réhabilitation, rénovation et changement des installations de production de 2011 à 2015, il a été approuvé par le grand patron du groupe ArcelorMittal au Luxembourg. Il a été transmis le 17 mars 2011 au MIPI qui se fera remarquer par un silence bruyant. Entre temps, très pragmatique, la direction générale à Annaba n'a pas attendu le bon vouloir des hauts responsables algériens pour augmenter son pourcentage de réussite des prochaines années de partenariat. Son équipe dirigeante a, en effet, lancé d'autres opérations. Les plus importantes sont les travaux de changement du gueulard du haut fourneau n°1 et l'étude de l'opportunité de lancer la production de 1,7 million de tonnes/an d'éponge de fer. Mais voilà que le dossier revient à nouveau sur le devant de la scène. Cette fois, ce sont les représentants des travailleurs du complexe sidérurgique El-Hadjar qui semblent vouloir réagir. Ils ont interpellé Abdelmadjid Sidi-Saïd, le secrétaire général de l'UGTA, à l'effet de relancer la lettre d'intention accompagnée du plan des investissements déposée par leur employeur. Tenaces, les syndicalistes menés par Smaïl Kouadria n'ont pas oublié les engagements de leur employeur quant à révision des salaires et des indemnités. Tel l'objet de leur réunion de négociations entamée depuis lundi avec leur employeur. Une chose est certaine, les travailleurs seront intransigeants quant à la révision des salaires et des indemnités qui n'ont de cesse de revendiquer depuis des mois. Qu'en sera-t-il à l'issue des négociations sur ce dossier de ces dernières quarante-huit heures ? En tout état de cause, la menace d'un autre débrayage est réelle et ce, même si via le MIPI, le gouvernement algérien donnera son aval pour la reconduction du partenariat et la mise en route du plan des investissements. Un plan de 500 millions d'euros que, d'une façon ou d'une autre, il financera à la demande du groupe ArcelorMittal. A. DJABALI