La Fédération algérienne des personnes handicapées (FAPH) a organisé, jeudi dernier au Grand Bleu de Chenoua, un séminaire en collaboration avec Handicap International et l'association Joussour dans le cadre du lancement d'un projet intitulé «Développement de dispositifs et d'actions de plaidoyer pour l'accès au droit à la scolarisation aux enfants en situation de handicap». Avant le début du séminaire, nous nous sommes rapprochés de Mme El Mamri Atika, présidente de la FAPH, afin d'avoir des précisions sur le nombre des personnes handicapées en Algérie. A ce titre elle nous a déclaré : «Nous remettons en cause les chiffres avancés par l'Office national des statistiques qui indique qu'il y a 1,6 million de handicapés en Algérie, compte tenu que cette institution n'a jamais associé le mouvement associatif des handicapés et cela arrange beaucoup de responsables. En ce qui nous concerne nous avançons le chiffre de 3 millions de handicapés dans notre pays. Aussi, tel que le prévoit la convention internationale de l'OMS, et pour cause, l'Algérie, en sa qualité de partie prenante, a ratifié ce protocole pour entamer une enquête nationale de qualité telle que définie par cet engagement.» Pour ce qui est de cette rencontre, il ressort que la scolarisation de l'enfant handicapé est liée à de nombreux facteurs endogènes et exogènes, plus particulièrement sa prise en charge par les établissements scolaires qui ne sont pas dotés de moyens adéquats pour l'accès à l'établissement et à la classe et pour non-conformité des toilettes et du mobilier scolaire y afférent. Il y a lieu d'ajouter que les enseignants en charge des handicapés n'ont malheureusement pas eu une formation appropriée dans ce domaine car, le plus souvent, le handicapé est soumis à de fortes pressions et, parfois, il est carrément mis de côté, ce qui induit un stress incommensurable tant pour lui que pour les parents. Ainsi, ce projet se base sur la stratégie suivante : afin de le concrétiser au mieux, les responsables de la FADH ont prévu la mise en place, parallèlement aux actions de formation et de renforcement des capacités des associations à défendre les droits des personnes handicapées par un service d'accompagnement à la scolarisation des enfants en situation de handicap ayant pour mission première de rapprocher les dispositifs existants (équipes pluridisciplinaires de la santé et de la réadaptation) autour de l'enfant en situation de handicap tout en proposant d'autres dispositifs complémentaires appropriés (programmes de socialisation et de re-structuration, avec des aides techniques à la locomotion, auxiliaires scolaires et sanitaires) qui manquent à l'heure actuelle afin de faciliter l'insertion scolaire de l'enfant. Cette opération concrète de protection proposera aussi bien aux associations de personnes handicapées, mais surtout aux pouvoirs publics, essentiellement à ceux de l'éducation nationale, un prototype de savoir-faire et une base de rayonnement pour penser à la mise en place d'un ensemble de mécanismes adapté nécessitant à assister l'accès à la scolarisation des enfants en condition de handicap et répondant ainsi à la nouvelle convention internationale sur les droits des personnes handicapées et à celle corrélative aux droits de l'enfant. Pour ce faire, il y a lieu d'indiquer que ce projet vise deux objectifs. Le premier objectif global vers lequel se déploie le projet est d'amener l'Etat et tout le secteur public de l'éducation à inscrire dans leur politique nationale le droit inaliénable à l'accès à l'éducation à tous les enfants au sein des écoles publiques et privées ordinaires et ce, sans aucune ségrégation ni discrimination du fait de leur incapacité, en mettant en œuvre systématiquement au sein de leur programme tous les dispositifs adéquats pouvant assurer d'une manière effective l'usage de ce droit élémentaire par tous les enfants en situation de handicap. Le second objectif, qui est légitime, est de procurer une référence à un savoir-faire par le truchement d'un service de développement d'agencements ajustés encourageant la scolarisation des enfants ayant des inaptitudes fonctionnelles qui puisse supporter des résultats et une base de réflexion autour de la problématique de la scolarisation des enfants handicapés. Ce service devra exposer tout un progrès d'accompagnement dans lequel l'enfant ayant des carences, notamment l'enfant infirme moteur cérébral ou atteint de myopathie, puisse, à travers un programme de réadaptation, affermir ses aptitudes fonctionnelles (locomotion, élocution, préhension..) à la faveur d'un programme de collectivisation afin de développer ses aptitudes à l'autonomie et à la communication qui sera soutenu, par des dispositifs et des aménagements devant remédier à ses difficultés et à ses exercices scolaires : tables et mobilier scolaire adaptés et matériel didactique adaptés pouvant palier à ses difficultés d'écriture. En ce qui concerne les parties prenantes à ce projet, en premier lieu les associations des personnes handicapées, la société civile, les pouvoirs publics et les secteurs de l'éducation nationale qui sont mieux préparés à la condition que vivent les enfants en situation de handicap, leurs difficultés d'accès à la scolarisation et les dispositifs adéquats à mettre en place pour y remédier. En second lieu, au sein d'un service d'accompagnement, les enfants en situation de handicap sont renforcés dans leur chance d'accès à la vie scolaire et sociale. A signaler que les bénéficiaires de ce projet sont au nombre de cinq associations, en l'occurrence l'Union des handicapés moteurs de la wilaya d'Alger, l'Association des handicapés moteurs de Tlemcen, l'association Espoir de Mekla des handicapés moteurs de Tizi-Ouzou, l'association El-Fadjr des jeunes de Zemmouri (Boumerdès) et l'association Défis et espoir de la femme handicapée de Jijel. Mohamed El-Ouahed