Les responsables de la Fédération algérienne des personnes handicapés (FAPH) et les parents d'enfants souffrant essentiellement d'un handicap moteur ont lancé un appel au ministre de l'Education nationale pour permettre aux enfants handicapés d'occuper les bancs de l'école, au même titre que leurs camarades. Les invités du forum d'El Moudjahid, en l'occurrence la présidente de la FAPH, Mme Atika El Mamri, a estimé hier que les enfants souffrant d'un handicap moteur ont la capacité intellectuelle pour suivre une scolarité au même titre que leurs camarades, en s'interrogeant pourquoi on les prive de ce droit. Pour les intervenants, la question de la politique d'insertion des handicapés moteurs dans les écoles doit être prises en charge par le secteur de l'éducation, particulièrement par le ministre de l'Education, et non pas par le ministère de la Solidarité. Les différents témoignages des parents ayant des enfants souffrant d'un handicap moteur ont tous prouvé que ces enfants jouissent d'une capacité intellectuelle leur permettant de suivre une scolarité dans les écoles. Une mère de famille ayant un enfant handicapé a affirmé que son enfant a obtenu 9 de moyenne en examen de sixième, « mais je n'arrive toujours pas à le placer dans un établissement en raison de son handicap moteur, sachant qu'il a une énorme difficulté en écriture », a-t-elle indiqué devant l'assistance. Un parent d'une enfant handicapée a lui aussi fait état des bons résultats obtenus par son enfant. « Elle a obtenu 17,45 au cours de sa première année, mais l'administration de l'établissement nous a fait part de la difficulté de la prendre en charge cette année en raison de son handicap », a-t-il souligné. Enfin, chaque année en Algérie, des milliers d'enfants handicapés en âge d'être scolarisés n'arrivent toujours pas à joindre l'école et ceux qui ont cette chance finissent pas être abandonnés, soit après l'examen de la sixième, soit pour les plus chanceux d'entre eux dès 18 ans. Les intervenants du forum d'El Moudjahid ont déploré le manque de structures spécialisées pour les enfants souffrant d'un handicap moteur et de personnel spécialisé pour la prise en charge efficace de cette frange de la société dans les écoles et dans les centres spécialisés. Ils ont dénoncé énergiquement la marginalisation des personnes handicapées par les pouvoirs publics. La présidente de la Fédération et de l'association des handicapés moteurs, Atika El-Mamri, a affirmé que sa fédération prépare un projet pour l'insertion de dix enfants par école. Elle a demandé également la mise en place d'une commission ad-hoc regroupant différents secteurs qui travaillent en étroite collaboration avec les ONG et les associations des personnes handicapées, afin de trouver des solutions durables pour ces personnes handicapées.