Khaled Bounedjma l'a annoncé, avant-hier, lors d'une conférence tenue à la maison de la presse Tahar-Djaout : un sit-in ouvert des enfants de chouhada est prévu le 22 mai prochain devant la présidence de la République. «Les enfants de chouhada ne veulent plus de leur actuelle et dégradante situation», a déclaré le président de la Coordination des enfants de chouhada, Khaled Bounedjma. «On réclame notre dignité», souligne-t-il fermement en s'attaquant à tous les ministres du gouvernement hormis le Premier ministre et le président de la République. Toutefois, cela n'a pas empêché Bounedjma de lui faire endosser la responsabilité de tout le réseau de corruption qui sévit dans le pays. «Tant que l'Etat ne respecte pas les lois, qu'il prenne sa responsabilité.» Selon l'orateur, après plusieurs lettres adressées par le secrétariat national et les différentes rencontres avec les institutions centrales pour une protection effective de la dignité de la famille du chahid, que la Constitution défend, les conseils de 42 wilayas de la coordination ont tenu une réunion nationale le 14 mai dernier au niveau de la wilaya de Jijel sous la supervision du secrétariat national présidé par Bounedjma. Une rencontre qui a donné suite à la décision d'organiser un sit-in ouvert à partir du 22 mai devant le siège de la présidence de la République pour demander la démission du gouvernement actuel, parce qu'il «s'en fout» des décisions du président de la république, Abdelaziz Bouteflika, et aussi de prendre part aux réunions du Parlement pour voter une loi impliquant la France dans les crimes de guerre commis en Algérie et lui demander des excuses officielles pour tous les crimes qu'elle a commis et affligé au peuple algérien. Par ailleurs, la coordination a tenu à féliciter l'armée nationale et les corps de sécurité pour leur travail et leur dévouement à maintenir l'ordre dans le pays. Bounedjma, au nom des enfants de chouhada, a exprimé à maintes reprises, en marge de cette conférence de presse, que la coordination ne va pas revenir sur ce qui a été décidé. «Ça passe ou ça casse», a-t-il précisé. A l'occasion de cette rencontre avec la presse, Bounedjma a fait savoir qu'il était étonné par le fait qu'il soit privé d'accès à la télévision nationale, alors qu'il veut se défendre face aux déclarations «insolentes» de la France vis-à-vis de sa personne et de son statut. Une interdiction qui vient au moment même où le chef de l'Etat appelle à l'ouverture des médias au profit des partis politiques, sachant que ces derniers regroupent un nombre limité d'adhérents tandis que la coordination comprend environ 2 millions de membres, a-t-il apporté. Ce chiffre, a-t-il poursuivi, donne au mouvement une plus grande crédibilité. «On n'a pas besoin de recevoir de quiconque une leçon sur la démocratie», a-t-il clamé. Le président de la coordination a aussi appelé à ce qu'il y ait une révision au niveau de l'administration parce que, selon lui, «tous les problèmes résident là». «Au lieu de donner des postes importants aux personnes à la double nationalité, donnons l'occasion aux universitaires de montrer leurs compétences.» Interrogé sur les dernières déclarations du premier président de l'Algérie, Ahmed Ben Bella, Bounedjma a déclaré, outré : «Comment peut-il accueillir Bouteflika au niveau de l'aéroport auquel on a donné le nom de Messali El-Hadj puis il dénigre ce dernier !», s'est-il exprimé avant d'ajouter : «Tout le monde est au courant où était Ben Bella au 1er-Novembre 1945», soulignant que les déclarations de Ben Bella ne sont que la preuve d'un complexe d'infériorité envers Abane Ramdane et ses compagnons. Le président de la coordination a appelé à respecter nos martyrs que la France craint même en étant six pieds sous terre. Hassiba Abdallah