Après une interruption momentanée de ses sorties sur le terrain hors de Batna, due aux quelques mouvements de contestation sociale, le wali de Batna, M. Hocine Mazouz, a repris mercredi son bâton de pèlerin en se rendant aux localités de Djerma, Ain Yagout, Boumia et El-Madher. A Djerma, le wali a inspecté le chantier de construction de vingt logements sociaux relevant du programme des Hauts Plateaux (2005/2009) et qui sont déjà attribués à leurs bénéficiaires. Dans la modeste salle polyvalente des sports, d'une superficie de 250,66 m2, le wali a assisté à une brève démonstration de karaté. Mais cette salle destinée à la jeunesse attend toujours sa dotation en divers équipements sportifs. Quant à la salle de soins de la localité, réceptionnée en août 2010, elle demeure dépourvue d'appareillages de radiologie lesquels ne pourront être mis à la disposition des malades que lorsqu'il y aura une disponibilité de l'encadrement technique spécialisé, comme l'a fait remarquer le wali aux autorités de la commune. De plus, Djerma demeure une petite commune typiquement rurale et encore naissante et dont le siège de l'APC dispose de six bureaux pour les besoins de cinq services a accueilli le wali. Ce dernier a inauguré la cantine scolaire qui sert une centaine de repas par jour aux écoliers de la localité. A défaut de bibliothèque, Djerma dispose désormais aussi d'une salle de lecture. La deuxième étape de ce déplacement du wali a été la ville de Ain Yagout où le wali a visité le siège de l'unité de la Protection civile, nouvellement implanté sur une surface de cinq mille m2 dont 1100 m2 de bâti. Deux logements de fonction, attenant à l'unité, sont déjà réceptionnés. La troisième et dernière tranche du marché permettra d'aménager les routes et les VRD ainsi que la clôture. Après la visite d'un lycée qui sort de terre, le wali s'est rendu à quelques pas de là aux « 54 » logements sociaux participatifs , aujourd'hui achevés, mais dont la construction aura enregistré pas moins de cinq années de retard. D'où les multiples et incessants mouvements de contestation des acquéreurs, déplorant une attente aussi longue pour une opération datant de 2006 et relevant du plan quinquennal 2005/2009. Pour la mise en place de l'éclairage public, c'est l'entreprise spécialisée Sidi Ali Merzoug qui a été chargée du lot et qui doit démarrer les travaux incessamment. A la cantine scolaire locale, opérationnelle depuis avril dernier et dont les capacités sont de deux cents repas/jour, les gestionnaires ont critiqué ouvertement la Sonelgaz laquelle n'aurait pas daigné répondre à la demande de branchement du courant électrique. D'où forcément le recours au système « D » : un branchement du courant par un fil à partir de l'école limitrophe « 1er-Novem- bre ». Pour sa part, la localité de Drâa Boultif – une rescapée de la fameuse révolution agraire – subit une situation désolante puisque non encore arrimée au train du développement réel. Le wali y a inauguré une salle de soins où le médecin de service n'y vient que deux fois par semaine. Des citoyens de la localité nous ont approché pour nous informer que c'est la quatrième fois que cette salle de soins est officiellement inaugurée par les autorités de wilaya. A Boumia, le wali a visité le vestige du tombeau archéologique du Médracen où serait enterré depuis l'an 300 avant Jésus- Christ l'un des ancêtres de Massinissa. Le directeur de la culture, M. Bougandoura, a déclaré que le site avait bénéficié de deux opérations en 2006 s'agissant d'une étude sur la protection et la valorisation du site ainsi que sur l'opération de restauration. Toutefois, ces opérations, confiées bizarrement à la DUCH, ont lamentablement échoué. Il semble, selon les propos du directeur de la culture, que la deuxième opération ait été exécutée avant que la première ne soit achevée, d'où la non-validation de l'étude. Le projet vient heureusement d'être repris en main par le ministère de la Culture pour une prise en charge plus sérieuse. Le wali a déploré l'absence à l'entrée du site d'une plaque signalétique qui renseignerait le visiteur sur ses repères historico-archéologiques. Une telle négligence dans un tel patrimoine universel le réduit en un lieu anonyme. Disposant de trois gardiens, ce site semble déserté par ces derniers selon le témoignage du wali qui a affirmé s'y être rendu sans rencontrer aucun de ces gardiens. El-Madher, fief des Haraktas et que certains surnomment « la Suisse des Aurès », fut la dernière étape de ce déplacement du wali de Batna. Deux projets essentiels ont retenu l'attention de par leur importance : la protection de la ville contre les inondations et le projet d'amélioration urbaine ou réhabilitation. Le premier est en cours de réalisation sur les hauteurs de la ville. Lancés en 2007, les travaux ont consisté à aménager en béton armé un canal/est, un canal/sud et un canal/ouest sur une longueur totale de 4 566 mètres linéaires. La réception des ouvrages aurait été dépassée par le déroulement des travaux complémentaires. Ces structures devant assurer l'évacuation des eaux pluviales car El-Madher est construite sur un piémont. Concernant les travaux d'amélioration urbaine, cinq quartiers ont été classés prioritaires : quartier 48 logements, quartier Bouakaz, quartier Ben Ahmed, cité des 110 logements et « ancien village ». Des aires de jeux pour enfants sont prévues dans le programme. Le wali a tenu cependant à avertir les responsables de la DUCH et de l'APC en ces termes : «Commencez d'abord par l'aménagement des réseaux souterrains ( AEP, Assainissement et autres) et par la mise en place du système de protection contre les inondations pluviales. Le superficiel devra intervenir en dernier.»