Dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), a, une nouvelle fois, donné son avis sur la révision constitutionnelle. Il opte pour le régime parlementaire qui permet de revenir à l'Etat de droit et aux libertés. C'est une priorité, estime-t-il. L'Exécutif découle de la majorité parlementaire pour être contrôlé par la population, souligne-t-il. Autre choix fondamental énoncé par le président du MSP : une seule chambre, plus de Sénat. Il estime qu'il faut dissoudre le Sénat. C'est une institution constitutionnelle qui a été créée, rappelle-t-il, «dans les conditions particulières marquées par la tragédie nationale». La Chambre haute devait, explique-t-il, «mener des missions que l'Etat algérien ne pouvait pas mener». Les craintes sont maintenant dissipées, ajoute-t-il, et, à son avis, «il faut revenir à une vie politique et parlementaire normale, à la souveraineté du peuple». Enfin, Bouguerra Soltani est pour un seul mandat présidentiel de cinq ans renouvelable une seule fois. Si tout récemment, le MSP a adopté une position différente en soutenant la non-limitation des mandats présidentiels apportée par la révision de la Constitution en 2008, c'est, soutient-il, parce qu'il fallait donner cinq autres années au président de la République. Il y a eu la concorde civile, ensuite la réconciliation nationale, il restait à «parachever le processus de réconciliation nationale et tourner la page de la tragédie nationale». Aujourd'hui, pour le président du MSP, «l'Algérie est arrivée à bon port». Elle est loin des périls, la situation a changé, dit-il, il faut donc revenir à la vie normale et limiter les mandats présidentiels pour garantir une alternance au pouvoir. L'argument de Bouguerra Soltani : «Si un président ne réussit pas en dix ans, il ne pourra pas le faire en quinze ou en vingt ans». En outre, «il y a, ajoute-t-il, des révolutions autour de nous avec un slogan : “nous en avons assez !“». A propos de la révision de la loi électorale, il demande de garder le mode de scrutin à la proportionnelle et de renforcer les mécanismes de contrôle du vote. L'administration doit être impartiale, dit-il. C'est le pouvoir judiciaire qui doit s'occuper des élections et non l'administration, ajoute-t-il. Il faut lutter contre la fraude, lutter contre l'utilisation de l'argent à des fins électorales et renforcer la présence de la femme, propose Bouguerra Soltani.