Le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP) rejoint Abdelaziz Ziari, président de l'APN, et appelle à dissoudre le Conseil de la nation (Sénat), la chambre haute du Parlement. « Il faut dissoudre le Sénat. C'est une institution constitutionnelle qui a été créée dans des conditions particulières à l'Algérie marquées par la tragédie nationale. Le Sénat devait mener des missions que l'Etat algérien ne pouvait pas mener. Ces craintes se sont dissipées. Aujourd'hui, il faut revenir à une vie politique et parlementaire normale, à la souveraineté du peuple. L'état d'urgence a été levé et la tragédie nationale est terminée », a-t-il déclaré, hier, sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale. Le changement vers un régime parlementaire est pour lui une priorité. Son argument est que ce régime permettrait un retour à l'Etat de droit et aux libertés. «Il faut faire une distinction claire entre les pouvoirs et avoir une seule chambre au sein du Parlement. Le gouvernement doit découler de la majorité parlementaire pour être contrôlé par la population», a-t-il soutenu. Le mandat présidentiel de cinq ans ne doit, selon lui, être renouvelé qu'une seule fois. Il a cependant expliqué le soutien du MSP à la non limitation des mandats présidentiels, décidée par Abdelaziz Bouteflika, avec la révision partielle de la Constitution en 2008, par la nécessité de parachever le processus de réconciliation nationale et de tourner la page de la tragédie nationale. « Nous avions dit qu'il fallait donner cinq autres années au président de la République. Aujourd'hui, l'Algérie est arrivée à bon port. Nous pouvons revenir à la vie normale et limiter les mandats présidentiels pour garantir une alternance au pouvoir. Si un président ne réussit pas en dix ans, il ne pourra pas le faire en quinze ou vingt ans ! Aujourd'hui, il y a des révolutions autour de nous avec un slogan : « nous en avons assez ! ». Assez des gens qui gouvernent pendant vingt ou trente ans. Il faut donner l'occasion au peuple de choisir ses représentants », a-t-il plaidé. Il a estimé que la génération de l'indépendance doit arriver au pouvoir cinquante ans après le recouvrement de la souveraineté nationale (en 2012). «Il s'agit d'un passage de témoin. Le flambeau de l'Etat algérien, de l'histoire algérienne, de l'héritage de la révolution est devenu le droit de la génération de l'indépendance. Nos jeunes sont en mesure de recevoir cet héritage, gérer et mener l'Algérie vers la modernité», a-t-il dit. Il a précisé qu'il a été élu depuis sept ans à la tête du MSP. « Et j'ai l'intention de me retirer après dix ans pour laisser la place aux autres. Le MSP est un parti jeune. Le plus âgé d'entre nous n'a pas encore soixante ans », a-t-il confié. Concernant la révision de la loi électorale, le président du MSP a estimé nécessaire la conservation du mode de scrutin à la proportionnelle et le renforcement des mécanismes de contrôle du vote. « L'Algérie doit pouvoir arriver à appliquer les normes internationales en matière d'élections. Les élections doivent être plus transparentes, plus libres, plus légitimes. L'administration doit être impartiale et le pouvoir judiciaire doit s'occuper des élections comme dans un Etat de droit. La fraude a été pour beaucoup dans la perte de confiance du citoyen envers l'administration. Il faut mettre fin à l'obtention de postes politiques contre de l'argent et renforcer la représentativité de la femme », a-t-il noté. Pour lui, l'agrément de nouveaux partis doit se faire au niveau du ministère de la Justice et non pas au ministère de l'Intérieur.