«Si un président ne réussit pas en dix ans, il ne pourra pas le faire en quinze ou vingt ans.» «Installer un régime parlementaire est une priorité. C'est une option qui permet, à coup sûr, un retour à l'Etat de droit», a déclaré le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Bouguerra Soltani. S'exprimant, hier, sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale, Bouguerra Soltani dit, catégorique, qu'il est temps de faire une distinction claire entre les pouvoirs. «Il faut avoir une seule chambre au sein du Parlement», a-t-il soutenu, estimant, par la même, que le gouvernement doit découler, par voie de conséquence, de la majorité parlementaire pour qu'il soit contrôlé enfin par le peuple. En «bon démocrate!», le président du MSP a fait savoir que le régime parlementaire est celui qui consacra, la souveraineté populaire et la démocratie en Algérie pour pouvoir s'affranchir des vieux carcans de la mauvaise gouvernance. Bouguerra Soltani, connu pour tenir un double langage, a également souligné la nécessité de dissoudre le Conseil de la nation (Sénat). «Il faut dissoudre le Sénat», a-t-il tonné. Et de poursuivre, dans le même sillage, le Sénat devait accouplir des missions que l'Etat algérien ne pouvait pas mener, lors de la tragédie nationale. Aujourd'hui, a-t-il fulminé, les craintes d'hier se sont dissipées. Donc, il faut revenir, suggère-t-il, à une vie politique et parlementaire normale, à la souveraineté du peuple. A la question portant sur la révision de la loi électorale, le président du MSP a jugé nécessaire la conservation du mode de scrutin à la proportionnelle et le renforcement des mécanismes de contrôle du scrutin. «L'Algérie doit pouvoir arriver à appliquer les normes internationales en matière d'élection», a-t-il tempêté, ajoutant que les élections doivent être, désormais, plus transparentes, plus libres, plus légitimes. Et de fulminer: «La fraude a été pour beaucoup dans la perte de confiance du citoyen envers l'administration. Il faut mettre fin à l'octroi de postes politiques contre de l'argent.» Pour lui, l'agrément de nouveaux partis doit se faire au niveau au ministère de la Justice et non du ministère de l'Intérieur. Abordant la limitation des mandats présidentiels, le «patriarche» du MSP a précisé qu'un mandat présidentiel ne doit être renouvelé qu'une seule fois. «Il est temps aujourd'hui de consacrer le principe de la limitation des mandats pour garantir une alternance au pouvoir», a-t-il conclu, relevant, à cet effet, que «si un président ne réussit pas en dix ans, il ne pourra pas le faire en quinze ou vingt ans!» Aujourd'hui, signale-t-il: «Il y a des révolutions autour de nous avec un slogan: «Nous en avons assez!». Dans le même contexte, Bouguerra Soltani a appuyé que «le flambeau de l'Etat algérien, de l'Histoire algérienne, de l'héritage de la Révolution est devenu le droit de la génération de l'indépendance». Il a précisé qu'il a été élu depuis sept ans à la tête du MSP, mais aujourd'hui il compte céder la place à la génération montante. «Et j'ai l'intention de me retirer après dix ans pour laisser la place aux autres», a-t-il laissé entendre.