Depuis vendredi dernier, la ville de Maghnia est alimentée en eau potable par la station de dessalement d'eau de mer de Souk Tlata, apprend-on auprès des services de l'hydraulique. Notre source indique que l'eau du barrage de Hammam Boughrara, destinée à l'irrigation du périmètre de Maghnia, car comme tout le monde le sait, la wilaya de Tlemcen accuse un grand déficit pluviométrique et l'irrigation est donc impérative si l'on veut mener à bien une activité agricole. Un déséquilibre existe entre les volumes d'eau conventionnels mobilisés et les besoins réels en la matière. Le déséquilibre qui est l'une des préoccupations constantes des pouvoirs publics de s'efforcer à résoudre l'épineuse équation entre les ressources en eau et la satisfaction des besoins en eau de la population, de l'industrie et de l'irrigation. En d'autres termes, diminuer la concurrence sur les ressources hydriques, car elle n'a cessé d'augmenter entre les différents secteurs gros utilisateurs, à savoir l'agriculture et l'alimentation en eau potable de la population et, enfin, le secteur de l'industrie. Mais dans cette concurrence, c'est le secteur de l'agriculture qui souffre le plus car il fallait bien donner la priorité à l'AEP. Dès lors, les pouvoirs publics ont compris que l'agriculture a aussi son importance, elle devait donc recevoir son ration nécessaire et indispensable. Mais comment y arriver avec des ressources conventionnels en eau potentiellement limitées ? C'est ce qui a longtemps préoccupé les pouvoirs publics. Faute d'autres choix, il ne serait plus qu'à se tourner vers le dessalement d'eau. Dans cette wilaya où le déficit hydrique est une réalité. Il faut dire aussi que par les volumes d'eau produits à partir des stations de dessalement de l'eau de mer et destinés à l'AEP, les eaux mobilisées dans les barrages seront davantage réservées à l'agriculture. Un secteur qui, rappelons-le, a été soumis à une mort lente. Des centaines d'hectares n'ont rien produit, par insuffisance des eaux destinées à l'irrigation. Le déficit important en irrigation étant dû à la réduction tendancielle des ressources en eau affectées à l'irrigation. La plaine de Maghnia a connu un triste sort, celui de se retrouver abandonnée par nombre de ses exploitants à cause de restrictions importantes en volume en eau d'irrigations. Seuls quelques irréductibles ont continué de temps à autre à mener un semblant d'activité pour satisfaire leurs besoins de consommation en légumes, le rare surplus, étant écoulé sur la place publique. «Il est loin le temps où la production locale faisait notre réputation. Le périmètre irrigué de Maghnia a construit sa réputation du fait de la qualité de ses produits végétaux et des rendements atteints à l'époque. Aujourd'hui que reste-t-il ? Seulement des souvenirs mais nous les agriculteurs de la région, nous continuons à croire que l'activité va reprendre si nous disposons des volumes d'eau d'irrigation nécessaire. «La rentrée en service des stations de dessalement d'eau de mer de Souk Tleta et Honaine va avoir un impact positif sur le secteur agricole local dans les sens que la problématique de l'eau d'irrigation nécessaire à notre périmètre agricole va être résolu», nous dira un agriculteur très connu dans la région frontalière avant d'ajouter : «L'impossibilité de disposer de l'eau d'irrigation en temps opportun, particulièrement au démarrage de la campagne agricole à un effet sur les rendements des cultures», dira-t-il. Soulignons, enfin, que la sécheresse qui a frappé la région depuis des années a rendu l'irrigation difficile à partir du barrage de Beni Bahdel ou celui de Hammam Boughrara, au point que le taux de satisfaction moyen n'a pas dépassé les 50% et pour le détail, le périmètre a connu un taux bien inférieur alors qu'il offre des potentialités agricoles certaines. C'est pourquoi aujourd'hui on peut dire que la mise en service de la station de dessalement de l'eau de mer va permettre non seulement de sécuriser les besoins de la population en AEP mais aussi d'intensifier la production végétale. Soit une plus grande participation à la sécurité alimentaire.