Dieb et Loundja ou Sept contes jijelis, est le titre d'un ouvrage que vient de publier le Pr Kamel Abdou, chef du département de langue et littérature françaises à l'université Mentouri de Constantine. Cet ouvrage bilingue, transcrit en arabe dialectal, est, selon l'universitaire Abdelhamid Bourayou, qui a signé la préface de ce recueil, une «initiative qui vient combler à temps un manque dans le paysage éditorial algérien». L'auteur, originaire de Jijel, narre des contes glanés et réunis dans la région de Jijel et dont aucun n'a été publié à ce jour, note-t-on. Le lecteur y trouvera des contes de Dieb le fils du Sultan et de Loundja la fille de l'ogresse. Le premier conte imbrique des procédés issus des récits oraux connus dans les attitudes et les situations discursives des Beni Hillel, célèbres dans les diverses régions d'Algérie (telles les joutes oratoires consistant en l'échange d'énigmes à décoder dans le but de confirmer l'identité). Le second est très populaire dans les zones montagneuses du pays. Les récits sont présentés avec un jeu de termes linguistiques puisés dans le riche lexique de l'arabe populaire algérien avec une exploitation de divers niveaux et registres du discours (du dialecte arabe jijelien). M. Abdou, également auteur d'un recueil de poésie Géographie de la plaie, publié en 1986, estime que les histoires racontées dans les contes ont la particularité de continuer à attirer et à séduire par delà, les différences des aires géographiques, des langues et des cultures. Cette constante, explique-t-il, a d'ailleurs attiré l'attention des chercheurs qui s'interrogent pourquoi et comment continue-t-on à écouter et à répéter des contes qui racontent pratiquement les mêmes histoires.