En 55 ans d'indépendance, les Tunisiens n'ont jamais vécu des événements aussi dramatiques que ces derniers jours. Elle a réussi à produire sa révolution populaire pour seulement libérer le système de la dictature ravageuse et recouvrer sa liberté d'expression et sa dignité. Oui, cette grande révolution a libéré son tourisme d'une image négative et ce pays voisin qui, notamment, possède une nouvelle vision qui a surpris le monde détient toujours sa place touristique privilégiée pour surtout les Algériens et les Français. Dans cette optique, il faut savoir que le tourisme a enregistré en janvier 2011 une perte de près de 350 000 entrées , 800 000 nuitées, soit, note-t-on, 175 millions de recettes en devises. Le secteur en question emploie près de 400 000 personnes, soit, indique-t-on, 20% de la population active et 12% des recettes en devises. Le responsable de l'ONTT à Alger, M. Basli, continue d'ores et déjà avec de nouvelles mesures de lancer des opérations fructueuses avec des mégatours organisés. Le dernier vient d'avoir lieu du 30 mai au 3 juin 2011 et a regroupé une cinquantaine d'agences de voyages algériennes dont Imene Sabrina , Amina Travel Services, Refaa Tours , Byzance, First Tours et Dida Voyages pour faire des séances workshop avec leurs collègues tunisiens, qui étaient nombreux à venir. Dans la région de Tabarka, à l'extrême ouest du littoral, cette petite ville accueillante avec sa coquette marina et sa belle plage renferme une dense forêt qui reste un paradis pour la chasse au sanglier et surtout pour les golfeurs. Le golf de Tabarka est l'un des premiers sur le bassin méditerranéen. Créé entre mer et forêts en 1992 par un architecte américain du nom de Ronald Fream, il s'étend sur 110 hectares pour une vingtaine de points de jeux situés dans un espace gazonné et en bordure de lac. Son directeur, M. Mander nous a expliqué que ce sont des Français, des Italiens, des Allemands et des Algériens qui viennent y pratiquer ce sport de richards. Un abonnement annuel coûte 200 DT, l'équivalent de 600 euros. En effet aujourd'hui cette région d'ancienne tradition nomade est formée de villages dont le mode demeure traditionnel et où l'ancien héritage berbère est encore présent. Le mois de décembre 2010 avait marqué une réelle croissance des nuitées en Tunisie, et l'hôtellerie avait réalisé 1 422 380 nuitées et ce sont près de 415 461 entrées de touristes étrangers venus passer des vacances. Les Français viennent en première position avec 1 385 293 entrées entre janvier et décembre 2010. De leur côté, les Algériens totalisaient 1 060 043 touristes. Un résultat de 3,5 milliards de recettes obtenu. Selon le commissaire régional au tourisme de la région de Tabarka, Kassem Saleh, qui avait offert une balade en bateau aux agences algériennes qui à dire vrai se sont retrouvés après la révolution Tunisienne dans une phase de chômage pour le marché algérien qui est important pour la Tunisie qui a engagé des moyens et mis tous les atouts pour faire revenir ses frères vacanciers. Aide budgétaire à la Tunisie Des informations officielles indiquent qu'un important appui budgétaire va être accordé par la Banque africaine de développement au profit de la Tunisie dans le but de soutenir le gouvernement provisoire tunisien pour restaurer la stabilité socioéconomique. Cette aide, annoncée dans un média, s'inscrit notamment dans le cadre d'une aide de 1,4 milliard de dollars financée par la Banque mondiale, soit 500 millions de dollars, de l'Union européenne,avec 90 millions d'euros pour la création et le maintien des emplois en Tunisie. L'objectif premier de ces opérations d'aide financière est de pouvoir offrir à l'Etat tunisien des facilités afin de réduire le chômage parmi les jeunes, qu'ils soient diplômés ou non ,mais aussi pour diminuer les inégalités entre les populations côtières plus riches et les régions de l'intérieur, qui le sont beaucoup moins. Les agences algériennes ont visité certains grands hôtels à Tabarka et Yasmine Hammamet, comme Nahrawess , Dar Ismail , Itropika et Tarka Beach, là où nous avons rencontré un grand nombre de familles françaises et européennes dont certains touristes que la Nouvelle République a interrogés sur leur séjour disent qu'ils sont venus en Tunisie beaucoup plus pour des cures de thalassothérapie qui sont moins chères qu'en France et ailleurs. Or , les cures de la thalassothérapie sont placées sous surveillance médicale dans un but préventif et curatif avec de l'eau de mer chauffée à une température minimum de 33° C , d'algues et de boues marines alliées au climat marin . Elle redonne tonus et forme et traite surtout les douleurs articulaires, les rhumatismes et l'arthrose. Une cure de 4 soins dure en moyenne deux heures. Il existe plusieurs genres de cure comme, indique-t-on, des soins anti-stress, anti-rhumatisme, post-natale, d'amincissement et autres. Les centres thérapeutiques en Tunisie offrent de nombreux services aux touristes étrangers en quête de soins dans des eaux thermales aussi des massages thérapeutiques comme celui du réseau lymphatique, japonais et ceux qui sont issus de la médecine traditionnelle de l'Inde, massage aux tampons épices où plusieurs centres offrent cette activité médicale efficace particulièrement recherchée par les touristes européens qui viennent en masse. Une diversité de nouveaux soins est ouvertes, à savoir le Shiatsu, Drainage lymphatique, Aromathérapie, Massage ayurvédique, la Réflexologie. Une cure de 5 soins par jour coûte 650 euros, soit 4 jours de soins. Le patient débourse un montant de 1 215 euros. Pour les soins à la carte, une oxygénothérapie de 20 minutes coûte 34 euros, un bain Chehrazed de 25 mn revient à 45 euros. Un massage tonifiant d'une durée de 50 minutes pour 52 euros et un soin à l'orientale coûte entre 55 et 70 euros. Concernant les soins esthétiques médicaux, comme la Mésothérapie, Botox, Rehatron cela coûte entre 67 et 300 euros. Les professionnels algériens semblent décidés à s'investir sur la Tunisie pour refaire le terrain perdu durant cette difficile période. En effet Air Algérie, qui est un très bon partenaire pour ce pays, assurant un trafic de 60 000 passagers entre allers et retours, a prévu de doubler ses vols vers cette destination qui reste toujours la première des Algériens, eux qui y dépensent trois fois plus que les Européens. Dans ce volet, il est important de préciser que les professionnels tunisiens du secteur avouent que seuls leurs frères algériens peuvent les aider à sauver cette saison d'été 2011. Le directeur de l'établissement Nahrawass et président de la Fédération hôtelière de la région Hammamet Yasmine et Neuble, Habib Bouslama, a précisé à la Nouvelle République que la situation sécuritaire a été améliorée complètement dans la majorité des régions touristiques du pays avec une évolution importante pour sauver le tourisme, qui fut frappé de plein fouet ces derniers mois. Selon l'orateur, cette année, les Algériens seront accueillis avec beaucoup d'égards par rapport aux touristes européens dont la plupart ont changé leurs destination pour cet été 2011. Ainsi 60 Algériens y ont passé le mois de Ramadhan dernier du 10 août au 10 septembre 2010. Les professionnels du tourisme lancent un appel aux Algériens pour qu'ils viennent en masse et montrer au monde que c'est le premier peuple qui serre la main aux Tunisiens . Un demi-million de réfugiés libyens en Tunisie Durant notre visite à la résidence le Corail, située en plein cœur de la station touristique Yasmine Hammamet, nous avons rencontré plusieurs familles libyennes avec leurs petits enfants qui ne vont pas à l'école. Ce sont des résidents depuis deux mois déjà dans ce lieu très chic et très cher aussi. Ce sont près de 60 000 personnes qui ont traversé la frontière tunisienne durant ces deux derniers mois pour fuir leur pays. Plusieurs groupes ont trouvé refuge dans le camp émirati Remada à Tataouine. Ils sont plus de 30 000 réfugiés cherchant la sécurité de leurs familles et surtout pour sauver leur peau. Beaucoup de bénévoles et d'associations d'aide humanitaire ont apporté des provisions, notamment de la nourriture, des habits, des médicaments et autres aux familles libyennes qui sont les invités des Tunisiens. Par ailleurs il faut souligner que trop de charges sont supportées par les habitants de cette région voisine. Ainsi l'hôpital régional se retrouve aujourd'hui dans une situation déplorable devant le transfert de nombreux blessés par jour, soit révèle-t-on, près de 200 personnes sont évacuées vers cet établissement hospitalier, dépassant sa capacité d'accueil . Aucune aide de la part de la communauté internationale ne s'est manifestée, affirme le chef de service des urgences, le Dr Derza. Ces réfugiés ont trouvé de l'aide aussi chez plusieurs Libyens résidant à l'étranger, venus en Tunisie pour leur porter secours et assistance. Le camp de Quatari, avec une capacité d'accueil de 1 600 réfugiés, est doté d'un hôpital bien équipé, d'un espace de loisirs destiné pour les enfants. La ville de Tataouine connaît devant toute cette affluence un état de saturation puisqu'il y a beaucoup de réfugiés qui sont répartis sur toute la région du pays.