Les socialistes ont été sévèrement battus dimanche par le centre-droit. Les sociaux-démocrates, qui étaient donnés favoris par les sondages, vont avoir la lourde tâche de faire appliquer le sévère plan d'austérité imposé par le Fonds monétaire international et l'Union européenne en échange de leur aide de 78 milliards d'euros. Le scrutin, le deuxième en deux ans, avait été convoqué après le rejet il y a trois mois par l'opposition du plan d'austérité du gouvernement socialiste, qui a entraîné la démission de José Socrates, Premier ministre depuis 2005. Le programme imposé par le FMI et l'UE, prévoit notamment d'importantes coupes dans le budget de l'Etat, des hausses d'impôts et des réformes socioéconomiques profondes, notamment dans les domaines de la justice et de l'éducation. Ces mesures ont reçu le soutien des principaux partis politiques. Le Parti social démocrate (PSD) a raflé 105 sièges sur 230 à l'Assemblée dimanche, soit environ 39% des suffrages, contre 73 pour les socialistes (28%). Le chef du PSD, Pedro Passos Coelho, qui devrait être nommé Premier ministre, a affirmé que son gouvernement «ferait tout ce qui est en son pouvoir pour surmonter» la crise. Il a assuré que son pays ne serait «pas un fardeau financier» pour l'Europe. Alors que les partisans du PSD descendaient sur la principale avenue de Lisbonne, l'Avenida da Liberdade, pour célébrer leur triomphe, Pedro Passos Coelho, 46 ans, a souligné qu'il espérait retrouver la confiance des marchés financiers. Le futur Premier ministre a précisé qu'il avait l'intention de consulter les autres partis dans l'éventualité d'une coalition qui lui permettrait de s'assurer une majorité confortable. Il n'a pas donné d'autres précisions mais il pourrait forger une alliance avec le Parti populaire (CDS-PP, droite), qui a remporté 24 sièges. Comme en Irlande, où le parti qui était au pouvoir avant les élections a essuyé une lourde défaite électorale à cause du plan d'aide économique, le Parti socialiste, aux commandes depuis six ans, semble payer cher pour la récession qui frappe le Portugal.