Le mouvement social déclenché en Europe risque de se généraliser dans une trentaine de pays européens pour forcer la main aux gouvernements pour revenir sur les décisions portant sur les politiques d'austérités afin de rétablir leurs finances publiques et endiguer la crise de la dette souveraine au détriment de l'emploi. Une grande euro- manifestation contre les mesures d'austérité mises en oeuvre en Europe est prévue mercredi 29 septembre à Bruxelles à l'appel de plusieurs syndicats, qui espèrent y rassembler 100.000 personnes. La plupart des pays européens, pressés d'assainir leurs finances publiques suite à la crise de la dette, ont commencé à mettre en place des programmes d'austérité budgétaire et des réformes difficiles comme celles des retraites, ce qui provoque d'importants mouvements sociaux. La grève générale est annoncée en Espagne et en Grèce durant 24 heures ainsi que des mouvements de protestation dans plusieurs autres pays dont la France, le Portugal, l'Italie, la Lettonie, la Pologne, Chypre, la Roumanie, la République tchèque, la Lituanie, la Serbie et l'Irlande. «La majorité des efforts des organisations syndicales est portée sur l'euro- manifestation de Bruxelles», prévient la Confédération européenne des syndicats (CES) qui attendrait des délégations issues de 30 pays. En France, en Espagne, au Portugal, en Grèce, en Irlande ainsi que dans d'autres pays, les manifestants ont déjà eu lieu la semaine dernière et des accords se dessinent avec appréhension. En France, pour la deuxième fois en un peu plus de deux semaines, la France était perturbée par une journée nationale de grève et de manifestations contre la réforme des retraites. L'ampleur de la mobilisation sociale sera déterminante pour la suite du mouvement, ont reconnu les syndicats. La précédente journée d'action avait rassemblé plus d'un million de personnes dans les rues de France, selon la police, et jusqu'à 2,7 millions selon la CGT, premier syndicat de France. Les syndicats remettent en cause le projet de loi controversé sur les retraites qui prévoit notamment le relèvement de 60 à 62 ans, à l'horizon 2018, de l'âge minimal de départ à la retraite. La France fait travailler plus longtemps les employés pour assurer des besoins de financement évalués à 70 milliards d'euros d'ici à 2030. En Grèce, des incidents ont eu lieu et certains manifestants ont décidé de durcir leur mouvement après la loi adoptée mercredi dernier par le Parlement prévoyant l'ouverture de du secteur routier à la concurrence, comme le réclament l'Union Européenne et le Fonds monétaire international (FMI). Cette réforme s'inscrit dans une série de mesures d'austérité visant à redresser les finances du pays en grave crise budgétaire en échange d'un prêt de la zone euro et du FMI de 110 milliards d'euros sur trois ans. A trois semaines d'un débat budgétaire pour le Portugal, l'échec des négociations entre le gouvernement socialiste minoritaire et l'opposition de centre-droit fait planer la menace d'une crise politique qui aggraverait une situation financière déjà dramatique. L'accord conclu entre le pouvoir socialiste et le Parti social-démocrate (PSD) pour mettre en oeuvre la politique d'austérité exigée par Bruxelles a volé en éclats. L'opposition refusant les nouvelles hausses d'impôts jugées indispensables par le gouvernement pour gagner la bataille du déficit. Si aucun accord ne sera scellé, le gouvernement devra démissionner. Considéré, avec la Grèce et l'Irlande, comme l'un des pays les plus fragiles de la zone euro, le Portugal s'est engagé à ramener son déficit public de 7,3% du PIB cette année à 4,6% fin 2011, puis à 3% en 2012. Le gouvernement et les syndicats sont parvenus, pour la première fois en Espagne, à un accord sur les services minimum pendant la grève générale prévue. Cet accord a été conclu entre le gouvernement et les deux principaux syndicats du pays, CCOO et UGT. Les deux grands syndicats espagnols ont convoqué une grève générale pour le 29 septembre, afin de protester contre une réforme contestée du marché du travail, mettant fin à six ans de paix sociale avec le gouvernement socialiste.