Plusieurs citoyens de la commune d'Aomar, 20 km à l'ouest de Bouira, ont procédé, tôt dans la matinée d'hier, à la fermeture du siège de l'APC en guise de protestation contre l'attribution de logements sociaux. Les protestataires ont exigé la venue du wali en personne pour lui faire part du bricolage qui sévit au sein de la commune. Ils dénoncent aussi le blocage au niveau de son cabinet où la plupart des requêtes des citoyens ne lui parviennent pas. Désespérés et exaspérés par cette injustice sociale, notamment la mauvaise foi des élus locaux, à leur tête le maire, les contestataires exigent l'envoi d'une commission d'enquête pour faire plus de lumière sur la gestion des affaires de la commune. L'intervention du maire, qui tentera d'apaiser les esprits en expliquant aux citoyens que la distribution obéissait à un barème bien défini, et que la distribution a été faite par l'administration, n'a rien changé à la conviction des citoyens de maintenir leur action jusqu'à la satisfaction de leur revendication. Un des protestataires nous dit : «Nous refusons de recourir à la procédure de recours légal, car on est convaincus que la commission de wilaya est aussi complice.» Notre interlocuteur citera en exemple la dernière attribution de logements, il y a deux années, où les citoyens n'ayant pas figuré sur la liste des bénéficiaires avaient procédé à des recours auprès de la commission de wilaya. Ils n'ont jamais reçu de réponse, au contraire, poursuit-il, «des convocations ont été envoyées par le chef de daïra aux bénéficiaires qui figuraient sur la première liste pour leur attribuer les décisions. En revanche, sur les 37 logements sociaux attribués sur les 40 disponibles, seuls quatre bénéficiaires méritent vraiment le logement». Au début de l'après-midi, les contestataires étaient toujours regroupés devant le siège de la mairie fermé, et menaçaient de recourir à d'autres actions plus radicales pour faire valoir leurs droits.