Selon M. Belambri, président du Syndicat national des pharmaciens d'officine (Snapo), qui intervenait sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction, la rupture sur certains médicaments entraîne l'apparition de pratiques inacceptables qui accompagnent la commercialisation des médicaments. Il cite la vente concomitante qui consiste à fournir le médicament manquant et à en imposer d'autres au pharmacien qui n'en a pas besoin ou qui ne se vendent pas. Il cite également le cumul de fonction d'importateur et de distributeur qui instaure un monopole. A ce sujet, il a avancé le chiffre de 230 médicaments, dont 170 essentiels tels que les corticoïdes, la pilule contraceptive et les analgésiques indispensables pour les cancéreux, indisponibles dans les officines. Selon lui, le manque de médicaments relève d'un dysfonctionnement dans la chaîne de distribution, mais la solution de ce problème réside dans le développement d'une industrie nationale du médicament qu'il faut promouvoir, notamment par la formation des spécialistes de l'industrie pharmaceutique. M. Belambri a évoqué également le problème des médicaments périmés. Il y en a, dit-il, quelque 10 000 tonnes de médicaments périmés stockés au niveau des 8 400 officines que compte le pays. Il fait remarquer que la législation existe mais que les outils manquent pour l'appliquer. Il n'y a pas suffisamment d'incinérateurs. Il en faut au moins un par wilaya, souligne-t-il. Le président de la Snapo souligne que le phénomène de la commercialisation de médicaments contrefaits est négligeable dans notre pays, mais nous ne sommes pas à l'abri, précise-t-il. A l'étranger, ce risque existe à travers les ventes en ligne ou les ventes sur le trottoir, mais dans notre pays le danger vient de l'introduction à travers les frontières par les contrebandiers de ces médicaments contrefaits. M. Belambri appelle à réviser la marge bénéficiaire du pharmacien dans le cadre de la politique des prix. Il souhaite une réforme du décret de 1998 dans ce sens.