Si ailleurs l'été symbolise la mer et le soleil, chez-nous, c'est la saison des moissons. Je ne parle pas, et vous l'avez bien sûr deviné, ni de l'orge ni de la farine mais bel et bien de blé. De l'oseille responsable de l'annulation des vacances même dans les paradisiaques caraïbes. Ça vaut le coup de supporter la chaleur au risque d'attraper une insolation car au bout, la cueillette vaut son pesant d'or. L'intersaison footballistique est synonyme d'enrichissement même si les joueurs n'ont rien semé pour mériter une telle moisson. Ils courent dans tous les sens, établissent des contacts et ils attendent la pluie annonciatrice d'une bonne saison. Ça bouge partout rien que pour se remplir les poches puis plus rien. Ni spectacle ni beau football le long de l'année. Comme des agriculteurs qui ne vivent que l'été pour s'endormir le reste de l'année. Ailleurs, ça se passe autrement même si l'argent coule aussi à flots. A la différence qu'on ne jette pas cet argent par la fenêtre. Tout est minutieusement étudié. Rien n'est laissé au hasard et l'argent est placé là où il faut sans laisser le moindre doute sur sa destination. Et le long de l'année, tout le monde a pour son argent. C'est-à-dire que la cueillette se fait plusieurs fois par an. Et les recrutements sont rendus publics, dans la transparence et dans le moindre détail. Quel club en Algérie fera-t-il autant ? Ce n'est même pas la peine d'aller par trente six mille chemins pour répondre à cette question parce que tout se déroule dans le flou le plus total. Bien sûr, il y a à boire et à manger et personne ne peut le renier ni prétendre le contraire. Même sans pluie, nos joueurs cueillent les fruits mais pas de leur labeur. Des joueurs médiocres, il faut le dire, sont royalement payés, chouchoutés et élevés au rang d'un Messi ou d'un Maradona mais sur le terrain, ils ne valent pas un sou. La preuve aucun joueur local n'arrive à s'imposer en équipe nationale.