«Quelle réforme politique qui institue la démocratie en Algérie ?». Telle a été la question à laquelle les présents à la journée parlementaire, organisée, hier, par le groupe des députés du Parti des travailleurs, devaient apporter des éléments de réponses. Si l'ensemble des intervenants ont été unanimes à souligner que les réformes politiques sont «incontournables et inéluctables» au vue des mutations socio-économiques de la société et de celles survenues sur la scène internationale, particulièrement ce qu'on nomme «le printemps arabe», la voie à emprunter a été au centre du débat et des questionnements des participants à la journée parlementaire, organisée, hier, par le groupe des députés du Parti des travailleurs. Pour le responsable du groupe parlementaire du PT, «les consultations ne suffissent pas à remplacer le débat de l'ensemble de la société algérienne» du fait, selon Mme Louisa Hanoune, que «les partis ne sont pas dépositaires de la souveraineté du peuple». Ce qui l'amène au cours de son allocution à souligner que pour que «les réformes soient portées par le peuple», il y a lieu «d'ouvrir et d'élargir le débat au sein de la société». Par ailleurs, la responsable du PT a une fois encore argumenté que le report de la révision de la Constitution à 2012, inter venant après les élections législatives, constitue une «reconnaissance de la part du chef de l'Etat que l'actuelle Assemblée populaire nationale (APN) n'a pas de légitimité et de crédibilité». Ajoutant par la même occasion qu'il était inconcevable que la loi fondamentale, la Constitution en l'occurrence, soit la dernière, constituant pourtant l'ultime source pour l'élaboration de textes de lois et d'articles d'application. Ne perdant pas de vue les dessins inavoués de certaines puissances à l'encontre du pays, Louisa Hanoune a averti sur l'importance de mener ces réformes à bien, et de surcroît, «avec sérénité» pour la sauvegarde de la nation et de la patrie. Rappelant dans ce sens que le pays est passé par des étapes de mutations et à eu à «dépasser» la crise des années de sang, en recouvrant la «stabilité et la sécurité» lui permettant «de consolider sa souveraineté». Elle a réitéré, à cette occasion, sa proposition relative à «une assemblée constituante», ultime voie pour Mme Hanoune à même d'accompagner les réformes politiques pour la consolidation et l'enracinement de la démocratie. Saïd Mokkadem, dont l'allocution a porté sur la «lecture du projet de programme des réformes politiques», a, quant à lui, soutenu que le pays «est dépourvu de médiateurs et d'encadreurs» qui doivent assumer et assurer un rôle politique. Ce qui semble, par la même occasion, être une interpellation à la classe politique à assumer un rôle «historique» vu la conjoncture que traverse le pays, le monde arabe, voire même international. Pour lui, «le facteur temps est très important pour mener à bien les réformes». Par ailleurs, un autre élément, qui n'est pas des moindres, affecte toute démarche visant la consolidation d'un Etat de droit, à savoir «le non-respect et la non-application des lois», chose qui devrait être «bannie» via le traitement effectif des maux qui rongent notre société par des pratiques ou un état d'esprit. Ce qui l'amène à souligner qu'il y a, par ailleurs, des «priorités avant toute réforme». Le rétablissement de la confiance entre le citoyen et l'administration, la valorisation et la moralisation de la vie politique, la consolidation du rôle de la justice, la lutte contre la corruption, etc, constituent le ciment sur lequel s'édifie toute voie visant le renforcement de la démocratie à laquelle aspire la société algérienne. Une démocratie qui, au vu du processus historique du peuple algérien, lui permettra de continuer à façonner son propre destin et par conséquent, assurer la pérennité à l'Etat algérien à l'abris des différents marquants de la vie politique…