L'union légitime du couple annabi ne diffère pas trop de celle qui se fait dans d'autres villes du pays puisque les cérémonies de mariage sont pratiquement identiques. De toute évidence, que peut représenter l'alliance d'un homme et d'une femme au XXIe siècle ? Cela reste un sujet inquiétant pour des milliers de jeunes Algériens en a-âge de se marier. En tout état de cause, l'âge idéal pour fonder une famille serait de moins de 30 ans concernant les femmes et de 35 ans pour les hommes, nous dit-on. Et si, par malchance, la jeune fille change d'avis sans le vouloir, on la taxe de vieille fille. D'autre part, notre société n'admet en aucun cas qu'un couple vive sous le même toit sans être marié au préalable. Selon quelques témoignages, le mariage est considéré comme un refuge, le moyen le plus honorable et légitime de fuir l'autorité parentale. La plupart des femmes interrogées sur ce sujet ont reconnu qu'il est important de connaître son partenaire avant le mariage ; une simple entente dans un couple suffit pour effectuer le grand pas, précisent-elles. Par contre, les hommes partagent un tout autre avis. «Il est fondamental de partager sa vie avec une personne que l'on aime», soulignent-ils. En ce qui concerne ce qui est exigé par la mariée, l'homme devrait apporter des valises comprenant entre autres sept gandouras avec jupons, sous-vêtements de différentes couleurs, en velours et cousus essentiellement en fil d'or, des sorties de bain complètes avec des services, une robe de chambre en soie, un déshabillé, une chemise de nuit, une corbeille contenant savonnettes, parfum, eau de toilette, gel douche et tout ce qui va avec et une autre à soulier avec des babouches, des pantoufles et chaussures et un sac assorti. Il faut signaler à ce sujet que la dot est fixée à 40.000 DA rien que pour la confection de la literie sans oublier également un bijou en or qui doit être apporté en premier lieu à l'épouse et coûtant pas moins de 100.000 DA. Enfin des moutons pour la fête nuptiale qui se tient seulement le jeudi à l'intention des hommes et les vendredis pour les femmes, indique-t-on . Côté chiffres, d'après l'APC de la ville d'Hippone concernant les mariages, on dénombre durant la période allant du 1er janvier jusqu'au 30 juin 2010 plus de 1.909. Or, pour seulement le mois dernier, il y a eu 257 alliances. Il faut savoir en outre que, pendant l'exercice 2010, il a été relevé une croissance, soit 2.257 mariages. Dans ce cadre, il est à noter que des unions légitimes collectives avaient été organisées pour plus d'une cinquantaine de couples démunis en 2009. Juillet et août sont les mois de l'année les plus réservés à la célébration des mariages. Ceux qui sont aisés font des fêtes très coûteuses sans se soucier de la catégorie d'en dessous. Beaucoup de jeunes gens qui souhaitent s'unir selon notre religion ne peuvent le faire à cause de leur situation sociale précaire et aucune famille aujourd'hui n'accepte l'option de célébrer dans l'anonymat les noces de l'un de leur membre ; c'est mal vu. L'argent est dans sa grande partie dépensée dans l'attiya pour laquelle la famille du futur mari met le grand paquet en achetant le trousseau de la mariée et un bijou dont le prix dépasse les 15 millions de centimes. La valise que doit apporter le mari et contenant les chaussures, les parfums, la lingerie, sept gandouras coûteuses dont celles en velours, en fetla et en mejboud lmet le futur époux dans l'embarras. En plus de cela, il faut ajouter plus ou moins 15 millions de centimes pour la location d'une salle de fêtes luxueuse et en face de la mer et qui peut accueillir plus de 200 invités de marque afin que l'on dise que c'est une vraie fête de mariage. Une folie qui de nos jours tombe sur la tête de nombreuses familles algériennes, particulièrement celles annabies. Quant à l'assiette et à la serviette en papier, c'est démodé. Les assiettes doivent être en verre incrustée ou en porcelaine personnalisée, ou encore une corbeille en osier et la serviette, un carré de lin finement brodé en richelieu ou aux initiales des deux tourtereaux. Quant aux gâteaux qui vont les orner, leur nombre ne cesse de croître. Le mariage religieux ou civil n'est pas un sacrement, mais un contrat. Il peut être célébré dans la sphère privée par toute personne pieuse choisie par les familles, à condition qu'elle respecte quatre critères : présence de deux témoins, du tuteur de la mariée, accord sur la dot, énonciation de la formule par laquelle le père du marié demande la main de la jeune fille à son père.