En vue de l'indépendance, samedi, de la région sud, le Soudan a massé des troupes dans l'Etat, riche en pétrole, du Sud-Kordofan, à la frontière entre les deux futurs voisins, selon un centre de surveillance satellite. L'Organisation des Nations unies (ONU) a été priée par les deux parties prenantes du conflit d'empêcher tous les travailleurs humanitaires de rendre visite aux milliers de civils présents dans cette zone de conflit, selon un rapport interne que Reuters a pu consulter. Depuis le début des affrontements qui ont éclaté au début du mois de juin au Sud-Kordofan entre l'armée nordiste et des groupes armés alliés aux Sudistes, plus de 73 000 civils ont dû fuir cet Etat selon l'ONU. Le regain de violence dans cette zone, qui doit rester dans le giron de Khartoum après la proclamation officielle de l'indépendance du Sud-Soudan, fait craindre que les combats ne se poursuivent entre les deux camps, même après la sécession. Pour certains activistes, le Nord cherche à l'heure actuelle à imposer son pouvoir dans certaines zones rebelles près de la future frontière, qui feront partie intégrante du Nord. Selon eux, l'armée nordiste s'en est pris récemment à des Nubas, une ethnie qui a soutenu pendant des dizaines d'années les Sudistes, qui réclament aujourd'hui une plus grande autonomie. De son côté, le régime de Khartoum, qui a démenti ces allégations, a accusé des responsables du Mouvement de libération du peuple soudanais (SPLM) présents dans le Nord de vouloir lancer une offensive pour récupérer le Sud-Kordofan avant l'indépendance. L'accès aux journalistes dans cette région est très encadrée et il est impossible de vérifier de manière indépendante les accusations des deux camps. Toutefois, un haut responsable du Nord, Rabie Abdelati, a démenti tout mouvement de troupes dans cet Etat. «Il n'y a aucune raison de dire que le gouvernement prend pour cible des civils. Tout cela vise directement les rebelles et ce sont eux qui terrorisent les civils. La responsabilité du gouvernement est d'assurer la sécurité et la paix», a-t-il dit à Reuters.