On parle souvent de police de proximité, de gestion de proximité, de décision de proximité, mais on n'épuise jamais le sujet. On ne va jamais au fond de ce qui est aussi important et en conséquence de quoi, tout ce qui est ainsi dit et répété semble n'être que des coups d'épée dans l'eau. D'abord, peut-on parler de proximité sans parler de la nécessaire décentralisation ? Très souvent, les populations y prêtent attention au début et attendent. Quand elles ne voient rien venir et quand, ensuite, elles écoutent un haut ou très haut responsable parler encore de la même chose, elles n'hésitent pas à dire qu'il «chante tout seul». D'abord, considérons le cas du projet de police de proximité. Que veut dire police de proximité ? Les policiers eux-même ne savent pas trop ce que cela signifie. Les populations également. Répression de proximité ? Protection de proximité ? Quoi d'autre de proximité ? C'est le brouillard. La DGSN devrait aller plus loin dans les explications. Si cela va au-delà de la répression ou de la protection, quelles seraient les formes de coopération avec les élus locaux ? Il ne faudrait pas oublier que les élus ont une certaine légitimité populaire (en principe). La DGSN n'est pas allée loin dans les explications, tandis que le ministère de l'Intérieur a préféré faire l'impasse sur ce concept. Le concept de proximité est perçu comme inséparable du concept de décentralisation. Mais dès qu'on évoque ce concept de décentralisation, on se fait toujours accuser d'avoir un penchant pour la rupture de l'unité du peuple, et même pour intelligence avec l'ennemi.