La nouvelle directrice du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, installée depuis juin denier en substitution de Dominique Strauss Khan, suite à son accusation d'agression sexuelle, viol et séquestration d'une femme de chambre à New York, risque, elle aussi, de passer en verdict pour «abus d'autorité» dans une affaire privée. En effet, c'est le procureur général de la cour de cassation (France), Jean Louis Nadal, qui a demandé, le 10 mai dernier, l'ouverture de cette enquête à l'encontre de l'ex-ministre de l'Economie française. Motif : «abus d'autorité» dans l'affaire d'arbitrage qui a débouché sur l'attribution de 285 millions d'euros à un homme d'affaires, à savoir Bernard Tapie. Une affaire qui remonte à 1993 quand cet entrepreneur dit avoir été floué par Crédit Lyonnais (banque publique française) suite à une opération de revente d'équipement sportif de marque Adidas. Jean Louis reproche, donc, à Lagarde, qui était à cette époque au gouvernement français, d'avoir réagir au profit de cet homme et contre les services du ministère. Il importe à signaler que même au cas de l'ouverture de cette enquête, la patronne de la première institution monétaire mondiale peut continuer d'exercer ses fonctions «le plus normalemen», selon des sources consultées par les médias français, mais cela «va être gênant et dérangeant pour la nouvelle responsable du FMI», ajoutent les mêmes sources. Et malgré que la procédure de ce verdict peut durer jusqu'à plusieurs années, Christine Lagarde semble être très confiante d'elle-même et dit ne pas craindre de «ce qui va se passer». «Que la commission des requêtes (de la CJR, cour de justice de la République) décide ou non de poursuivre les investigations, j'ai exactement la même confiance et la même sérénité», a-t-elle déclaré, mercredi, sur France 24, et reprise par des journaux français. A noter aussi que le procureur général, Jean Louis Nadal, est à la retraite depuis le 30 juin dernier, soit 20 jours après sa demande d'ouverture de l'enquête en question. Chose qui va empêcher d'entamer les travaux du procès de ce dossier avant qu'il ne soit remplacé, surtout que la désignation d'un nouvel procureur au sein de la cour juridique va prendre plusieurs mois.