La ministre française de l'Economie a été nommée à la tête du Fonds monétaire international (FMI). Le faux suspense n'a pas duré longtemps, les principaux pays du G7 ont donné leur aval bien avant la réunion du Conseil d'administration de l'institution financière. Paris. De notre correspondant Le partage du monde continue de se dérouler comme auparavant : la Banque mondiale aux Américains, le FMI aux Européens. Les pays émergents attendront, comme toujours, dans l'antichambre. Christine Lagarde a donc été désignée comme nouvelle directrice générale du Fonds monétaire international (FMI). Le conseil d'administration de l'institution, réuni au siège à Washington, en a pris sa décision. A 55 ans, Mme Lagarde va retrouver les Etats-Unis, pays qu'elle connaît bien puisqu'elle y a effectué une partie de ses études dans la banlieue de Washington, à la fin des années 1990, avant de s'installer à Chicago pour assurer la présidence du cabinet d'avocats américain Baker & McKenzie. Elle remplace un autre Français, Dominique Strauss-Kahn, empêtré dans une affaire de mœurs à New York. Chine, Russie, Etats-Unis, Brésil, la liste des soutiens à la candidate française à la direction du FMI a laissé peu de suspense quant à la désignation de Christine Lagarde. Le Mexicain a vu ses chances se raccourcir en même temps que l'ancienne locataire de Bercy engrangeait des soutiens. Sûre de sa victoire, la ministre française a réuni les députés de son parti en milieu d'après-midi pour un pot de départ. Son CV est impressionnant, mais cela n'explique pas l'emballement diplomatique. En 2007, Christine Lagarde avait d'abord été nommée à la tête du ministère de l'Agriculture, avant de remplacer Jean-Louis Borloo à l'Economie. Un CV entaché par l'affaire Tapie. La Cour de justice de la République doit dire, le 8 juillet, quel sort elle réserve à l'ex-ministre de l'Economie. Elle est mise en cause dans une affaire d'arbitrage privé, en 2008, entre Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais à propos de la vente d'Adidas (en 1993). Les socialistes lui reprochent le choix de cette procédure d'arbitrage qui aurait favorisé les intérêts de Bernard Tapie, ami du président Nicolas Sarkozy, qui a touché 285 millions d'euros. Le procureur général de la cour de cassation a demandé une enquête pour «abus d'autorité» sur Christine Lagarde. La commission des requêtes de la Cour de justice de la République peut classer sans suite, ouvrir une enquête ou demander des informations supplémentaires.