Les «agents du patrimoine» (corps sécuritaire) de la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF) ont entamé, depuis hier, une grève pour dénoncer «les conditions intenables dans lesquelles ils exercent leur profession et faire face à la sourde oreille des autorités qui n'a pas tenu ses promesses». Près de 900 agents de ce corps des chemins de fer travaillant au niveau national se sont réunis hier dans la gare Agha d'Alger, où aucun départ n'a été effectué, pour observer ce mouvement de protestation. Les grévistes, qui ont décidé de rompre leur silence, exigent «la nomination immédiate et sans conditions de l'ensemble de ces agents» qui, pour la plupart, travaillent dans cette société depuis 3 à 20 années. «On a mare de leurs promesses (les responsables de la société, Ndlr). On veut des décisions concrètes et sérieuses», clament les protestataires qui ont passé la nuit de samedi à dimanche sur les quais de la gare Agha. Selon ces derniers, la Direction des ressources humaines (DRH) impose comme condition pour nominer un agent «d'avoir 10 ans de carrière dans cette entreprise». Une décision «injuste» selon eux. «Ce mouvement est le troisième depuis le début de l'année. On a fait déjà grève en mois de février puis en avril dernier d'où on avait eu à négocier avec la DRH qui nous a promis de régler ce problème par la nomination de 40 agents par mois au niveau national, soit 10 par région (Est, Ouest, Centre et Sud)», explique un représentant des grévistes qui ajoute : «Mais on a été surpris ce dernier mois quand seulement 23 agents ont été nominés sur l'ensemble du territoire national». Les grévistes disent ne rien comprendre des décisions prises au sein de cette entreprise publique. «On ne sait même pas de quelle tutelle notre corps dépend, et pourtant on a posé cette question à nos responsables, mais sans avoir une réponse », s'insurge un agent en poste depuis 14 ans et dont le salaire est de 16 000 DA. Outre cette revendication statutaire, les agents du patrimoine de la SNTF demandant l'amélioration des conditions de travail. «Chaque jour, on fait le trajet Alger-Annaba dans la nuit. On est exposé à tout type de risque et d'agression sans avoir le minimum de garantie. On est agents de sécurité sans sécurité», raconte un autre agent. «On est livré à nous-mêmes. On a ni frais de mission, ni primes considérable ni rien du tout», enchaîne son collègue qui ajoute : «Et quand on réclame nos droits on nous dit ‘'khdem ouala rabi yesahel'' (travaille ou quitte !».