La SNTF a été paralysée, hier, par la grève des agents de sécurité qui ont usé de tous les moyens pour empêcher les trains de circuler. Excédés par les promesses non tenues de leur direction, ils se disent déterminés à aller jusqu'au bout de leur mouvement, exigeant une amélioration de leur situation professionnelle à travers leur titularisation. Ils sont une centaine d'agents de sécurité exerçant à la Société nationale de transport ferroviaire (SNTF) à observer depuis les premières heures de la matinée un arrêt de travail. Assis et même allongés à même les rails au niveau de la gare de l'Agha à Alger, les protestataires ont empêché toute circulation des rames. Un contrôleur nous a affirmé que les départs des trains prévus de la gare d'Alger sont transférés vers la gare d'Hussein-Dey. Les agents chargés de la protection des voyageurs et des biens réclament pour la troisième fois depuis le début de l'année leur titularisation par l'entreprise. Ne voulant plus céder devant les «promesses» de leurs employeurs, ces derniers ont refusé de reprendre du service bien qu'ayant appris, par la voix de leurs représentants reçus par la direction que cette dernière compte entamer les recrutements à condition que les agents quittent les rails. Cette proposition est catégoriquement rejetée par les agents. «On a déjà signé un P-V, mais il a été tout simplement annulé. Nous n'avons plus confiance en la direction», nous ont affirmé certains d'entre eux. En effet, les agents de sécurité ont observé une première journée de protestation en février puis en mai dernier. La direction des ressources humaines de la SNTF avait, alors, promis de procéder à une titularisation de 10 agents par mois et par région. Soit un total de 40 agents pour les quatre régions d'Alger, Oran, Constantine et Annaba. Interpellée sur la mise en application de cette décision, pourtant contenue dans un P-V signé par les deux parties, la SNTF a répondu qu'une circulaire émanant du Premier ministre Ahmed Ouyahia exige que le travailleur désirant être nommé justifie d'au moins 10 années d'expérience. Cette nouvelle a irrité les travailleurs. La présente circulaire est, selon le directeur régional qui a reçu la délégation des travailleurs, annulée par une nouvelle circulaire. L'expérience de dix années n'est donc plus exigée. Sceptiques, les agents de sécurité se demandent si Ahmed Ouyahia a réellement procédé à la signature de l'une ou de l'autre circulaire. Les quelque 850 agents que compte la SNTF disent ne plus tolérer leur situation professionnelle. Selon les grévistes que nous avons rencontrés sur les lieux, la SNTF a procédé au recrutement de 49 jeunes depuis deux mois par la voie de l'Anem, sans toutefois tenir ses promesses de titularisation de ces travailleurs, pourtant expérimentés. Aussi les protestataires réclament-ils l'intégration des 63 agents écartés de leurs emplois.