La vaste entreprise que s'est fixée notre pays, la recherche d'un passé culturel, la passionnante, l'exaltante tâche de redécouverte et de rénovation n'écartent pas l'hypothèse des véritables découvertes. Découvertes en ce sens que de nobles figures des monde scientifique et artistique dont les valeurs furent étouffées pendant de nombreuses années ne sont connues actuellement que par quelques cercles, le plus souvent d'amis. Leur tâche est aujourd'hui de divulguer ce qu'ils savent. L'un de ceux-ci a voulu rendre un vibrant hommage au cheikh Abderrahmane Ben El-Haffâf... Le Coran cite, dans divers chapitres, la faute adamique, mais il ne donne pas à cette faute les conséquences que lui attribue le christianisme. Pour les musulmans, la désobéissance d'Adam n'engage que sa propre responsabilité ; elle n'englobe en aucune façon sa descendance. Le Coran et les deux testaments sont d'accord sur ce point : - «L'âme qui péchera sera celle qui mourra, le fils ne portera point l'iniquité du père et le père ne portera point l'iniquité du fils ; la justice du juste sera le juste et la méchanceté du méchant sera sur le méchant» - «Je vais venir bientôt et j'ai ma récompense avec moi pour rendre à chacun selon ses œuvres» - «Toute âme n'opère d'œuvres que pour son compte ; aucune ne portera le fardeau d'une autre». Ceci est clair, net et précis ; il est inutile de multiplier les citations. Le dogme du péché originel n'a existé que dans l'imagination de ceux qui ont créé une doctrine en contradiction avec la justice de Dieu. Si le dogme du péché originel doit être relégué dans le domaine des légendes, le mystère de la divinité de Jésus ne peut que le suivre. La logique appelle le rejet de tous les mystères. Jésus, descendu de son piédestal et ramené au rang de prophète, n'en sera pas moins vénéré. Disons mieux, s'obstiner à lui attribuer la divinité, c'est le diminuer devant la raison. Car celui que Satan croyait susceptible de tentation ne peut être son propre créateur. L'incréé ne peut être atteint par les souffrance ni subir les lois de sa propre création. La ligne de démarcation entre l'éternel et sa créature, même au sens spirituel, doit être claire, logique et à jamais infranchissable. Loin que Jésus se soit jamais attribué la qualité de fils de Dieu dans le sens qu'on veut donner à ce mot, il s'en est défendu de toute son âme : «Si dans son langage parabolique Jésus se dénomme parfois un fils de Dieu, il se désigne beaucoup plus fréquemment sous le titre de fils de l'homme. Cette dernière expression se retrouve soixante-seize fois dans les Evangiles» - «Lui-même, du commencement à la fin, s'appela le fils de l'homme». «Cela signifiait-il, comme le voulut plus tard l'orthodoxie, très embrassée pour concilier avec son dogme les déclarations de Jésus sur lui-même, qu'il désignait par là sa nature humaine pour la distinguer de sa nature divine, à laquelle était réservé le nom de fils de Dieu ? Pas un mot de lui ne nous autorise à lui attribuer cette bizarre destination, d'après laquelle il aurait parlé et agi tantôt en Dieu, tantôt en homme, tout en restant une seule et même personne. On oublie d'ailleurs, quand on parle ainsi, que dans le langage biblique le nom de fils de Dieu n'implique rien qui distingue d'une manière tranchée celui ou ceux qui le portent de tous les autres êtres créés. Des anges et des hommes sont désignés de cette manière dans les deux testaments et si l'expression fils de Dieu fut employée au temps de Jésus, dans un sens d'excellence et pour désigner une personne privilégiée, elle était simplement synonyme de messie ou, si l'on veut, elle représentait l'un des titres honorifiques du Messie». Le dogme de la divinité de Jésus ne repose donc sur aucun texte. D'autre part, des témoignages irréfutables démentent la mort de Jésus sur la croix. Jésus Il y eut, assurément, de la part des autorités romaines, une tentative pour arrêter Jésus et le faire mourir. Cela est incontestable mais tout démontre que c'est son dénonciateur, Judas, qui fut arrêté et crucifié. Quant à Jésus, il ne disparut de ce mont que fort longtemps après, sans doute un peu avant la prise de Jérusalem par Titus. ( A suivre)