La conférence internationale sur le partenariat, la sécurité et le développement entre «les pays du champ» (Algérie-Mali, Mauritanie-Niger) et les partenaires extra-régionaux entamera ses travaux les 7 et 8 prochains, à Alger. La conférence d'Alger se veut être un rendez-vous majeur pour asseoir une véritable coopération entre les «pays du champ» (Algérie, Mali, Mauritanie, Niger) dans la lutte anti-terroriste, dune part, et avec les partenaires extra-régionaux, d'autant plus que la feuille de route élaborée par les pays du Sahel, Niger, Mali, Algérie et Mauritanie, lors de leur réunion à Bamako, sera au cœur de cette conférence. A ce propos, le ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères chargé des Affaires maghrébines et africaines, a souligné, hier, «l'importance et la pertinence» de la conférence par son ordre du jour et par «la présence confirmée en qualité et en nombre des participants». On notera, outre la présence des représentants des «pays précités du champ», celle des représentants des membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, de l'Union africaine, de l'Union européenne, du système de l'ONU de lutte contre le crime et la drogue, et d'organisations internationales. M. Messahel a rappelé que les «pays du champ» «ont leur propre agenda de lutte contre le terrorisme et le crime organisé, qui tient la route», tout en estimant que les capacités des pays de la région du Sahel pour mener cette lutte «se sont consolidées». A ce propos, tout en reconnaissant que la coopération entre ces pays «s'est faite très difficilement», il relève que «la stratégie sous-régionale de lutte contre le terrorisme est efficace» au vu « des difficultés qu'éprouvent les groupes terroristes d'Aqmi à se déployer dans la région». Nul n'ignore que des lectures persistent à faire écho au rôle d'Aqmi dans la région du Sahel ainsi que de la pertinence d'une coopération avec les «pays du champ». La tenue à Alger de la conférence illustre le recul de ces lectures. Pour M. Messahel, «indépendamment de la définition du concept du terrorisme, il y a une stratégie mondiale de lutte contre ce phénomène à laquelle nous souscrivons». Il rappelle l'adoption par le Conseil de sécurité de la résolution 1904 criminalisant le payement des rançons au groupes terroristes pour la libération d'otages, l'existence de résolutions de ce même Conseil relatives au financement du terrorisme et celle de conventions internationales sur la lutte contre le financement du terrorisme. «Si les Nations unies butent, depuis des années, sur la définition du terrorisme, cela n'a pas empêché l'organisation onusienne d'avoir une architecture mondiale de lutte contre le fléau du terrorisme», a-t-il souligné. «Les résolutions 1267 et 1373 de 2001, bien que contraignantes, définissent le champ d'action des Etats dans la lutte contre le terrorisme», selon lui, ajoutant qu'«il y a aussi la structure mondiale de lutte contre le terrorisme, adoptée en 2006 et qui organise, aux plans juridique, politique et opérationnel la lutte contre le terrorisme». L'adoption d'une approche politique commune par les pays du Sahel s'est traduite par la mise en place d'une architecture commune à divers niveaux sur la question. Et c'est dans ce cadre-là que la conférence d'Alger se place.