Le ministre délégué des Affaires maghrébines et africaines a procédé, jeudi en fin de matinée, à la clôture de la première conférence internationale sur le partenariat, la sécurité et le développement entre les pays du champ et leurs partenaires extra régionaux. «Nous avons donné la preuve que dans notre approche, nous avons une vision commune qui nous interpelle en tant que pays du champ surtout pour ce qui est de la problématique du lien entre sécurité et développement,» dira Abdelkader Messahel. Il fera aussi part de «l'intérêt et la disponibilité des institutions et pays étrangers à nous accompagner dans nos efforts pour la paix dans la région.» La conférence d'Alger a démontré, selon lui que la Communauté internationale et les Nations unies sont impliquées dans la mise en œuvre d'une stratégie mondiale de lutte contre le terrorisme, le crime organisé et la pauvreté. Le rendez-vous du palais des Nations a, à cet effet, enregistré, dit le ministre délégué, «une bonne qualité d'interventions et une synergie entre les stratégies exposées.» Il était question que la conférence organise trois ateliers pour débattre des problématiques de la sécurité et du développement mais elle a opté pour un débat général à huis clos. Messahel explique ce changement de méthode par le fait que «les problématiques exposées sont étroitement liées entre elles et qu'une plénière a permis d'en débattre en même temps.» Dans le communiqué sanctionnant les travaux de la conférence, les pays du champ (Algérie, Mali, Niger, Mauritanie) font part «d'un large échange de vues, d'analyses et d'évaluations» qui ont eu lieu durant ces deux derniers jours entre eux et leurs partenaires extra régionaux sur les questions du terrorisme, du crime transnational organisé et du sous-développement. «Ils ont relevé à cet égard, que le développement économique et social et la sécurité constituent un binôme indissociable,» est-il noté. Les pays du champ ont exposé leur stratégie régionale, «fondée sur une vision commune, des principes directeurs et des mécanismes de coopération adaptés.» Ils ont surtout «convenu de la nécessité d'engagements supplémentaires d'actions coordonnées.» Les partenaires extra régionaux ont jugé la stratégie en question «pertinente» et ont été convaincus de «la volonté des pays du champ de s'approprier les questions cruciales de la sécurité et du développement dans la région.» Une appropriation qui leur permet d'ailleurs de convenir avec leurs partenaires que «les offres de partenariat et de coopération ont pour vocation à correspondre prioritairement aux besoins des pays de la région, tels que définis par eux-mêmes.» Les pays du champ ont ainsi présenté «les axes principaux du contenu du partenariat qui doit porter en priorité sur la formation et le renforcement des capacités, la fourniture d'équipements, l'échange de renseignements et le développement.» L'Union européenne et les Etats-Unis ont, eux aussi, présenté leurs stratégies et approches respectives pour le Sahel, dans le domaine de la sécurité et le développement qui, souligne le communiqué «comportent des axes et des créneaux de coopération, de nature à appuyer les efforts collectifs entrepris dans la région.» Mais ils n'ont pas manqué de faire part de leurs préoccupations «face au phénomène du paiement des rançons aux groupes terroristes preneurs d'otages qui constitue une source majeure de financement au terrorisme.» Ils plaident en faveur d'un renforcement des mécanismes internationaux à l'effet de tarir toutes les sources de financement du terrorisme. Ils estiment en même temps, que «la lutte contre le crime transnational organisé et ses connections avec le terrorisme appelle une action urgente et déterminée et exige une coopération intensifiée au plan régional et international.» Des propositions auxquelles ils sont en principe tenus de donner suite dans six mois, lors d'une deuxième rencontre du genre dans un des pays du Sahel. Les participants ont condamné l'attentat contre l'Académie de Cherchell survenu le 28 août dernier.