Le Premier Ministre britannique, David Cameron, a été critiqué lundi par le secrétaire général de la confédération des syndicats britanniques, le Trades Union Congress (TUC), Brendan Barber, sur sa réponse aux émeutes qui ont ébranlé plusieurs villes d'Angleterre en août dernier, au moment où des organisations syndicales montent au créneau pour protester contre le plan d'austérité du gouvernement. «La réponse de Cameron aux émeutes qui ont balayé certaines villes anglaises le mois dernier était profondément erronée», a indiqué ce responsable dans un discours prononcé à la conférence du TUC. Il a accusé le Premier Ministre d'adopter des clichés simplistes sur la «décadence morale» de la société plutôt que de s'attaquer aux causes réelles qui ont conduit à la violence comme la pauvreté, les inégalités sociales et la marginalisation. «Le Premier Ministre a choisi de décrire ces événements comme la criminalité pure et simple mais ce n'est pas si simple, et ce qui s'est passé en août a effectivement révélé des fractures profondes au sein de notre société», a-t-il encore ajouté. Au plan économique, M. Barber a appelé à une alternative aux politiques économiques de la coalition, basée sur l'équité en matière fiscale, la réforme bancaire et la croissance. Selon lui, le gouvernement risque de plonger l'économie dans une récession pire que celle provoquée par la crise financière de 2008 s'«il n'y a pas de changement de cap. Il a promis de combattre les plans «scandaleux» du gouvernement pour les pensions du service public et a appelé à «une véritable réforme» du système financier. Dans son discours, il a dit que ce syndicat allait mener une campagne pour un nouveau modèle économique. Le secrétaire général du TUC a également fait le lien entre la politique d'austérité du gouvernement et le déclenchement des émeutes, mettant en exergue les inégalités sociales criardes qui existent au Royaume-Uni entre les riches et les pauvres. M. Barber a fait savoir qu'il ne voulait pas voir une nouvelle vague de grèves, mais qu'il y avait un «risque fort que cela se produise». Dimanche, le leader du plus grand syndicat britannique, Unite, Len McCluskey, a lancé un appel à ses militants pour organiser des manifestations et des grèves en signe de protestation contre les restrictions budgétaires et le changement du régime des retraites adoptés par le gouvernement. e syndicat du personnel de l'enseignement, Nasuwt, a annoncé de son côté un vote qui pourrait conduire à un arrêt de travail de 250 000 enseignants. Le front syndical gronde en protestation aux mesures du gouvernement qui prévoit d'augmenter la contribution des fonctionnaires au régime des pensions de 3,2% entre 2012 et 2014 et d'aligner l'âge de retraite du secteur public à la pension de retraite du régime public fixée à 66 ans. Ce plan d'austérité «sans précédent» en Grande-Bretagne imposé par le gouvernement vise à réduire les dépenses publiques de quelque 90 milliards d'euros d'ici à 2015. Des dizaines de milliers de Britanniques ont manifesté en juin dernier pour protester contre l'austérité, répondant en masse à l'appel des syndicats. Malgré un très important dispositif policier, des échauffourées avec la police ont éclaté en marge de la manifestation.