Deux jours seulement après l'approbation par le Conseil des ministres des projets de loi entrant dans le cadre des réformes politiques annoncées par le président de la République, la classe politique diverge dans ses opinions. Ainsi, le doyen des partis politiques, le FLN, cité par l'APS, a estimé que ces projets de loi devraient contribuer davantage au renforcement de la démocratie, à l'élargissement des libertés, à l'amélioration de la gestion des entreprises et à leur adaptation aux évolutions dictées par la mondialisation. C'est pour cette raison d'ailleurs qu'il s'est dit «satisfait» du contenu des projets et du rythme mis en œuvre pour l'application des réformes. Ce sentiment est partagé par ses partenaires de l'alliance présidentielle. Le RND a, de son côté, exprimé «la grande satisfaction» de sa formation quant à l'approbation de ces projets «d'envergure», qui se veut, selon son porte parole, «une preuve du respect de l'Etat de ses engagements». Ces projets sont de nature «à conférer davantage de dynamique à l'action politique», a-t-il souligné. Le même avis est partagé par le MSP qui a adopté la même position en exprimant sa «satisfaction» de ces projets et estimé que l'Algérie connaîtra «un bon qualitatif» en ce qui concerne les partis et les associations. Les libertés fondamentales seront également renforcées. Néanmoins, cette formation politique à caractère islamiste s'est distinguée des autres partis de l'alliance en proposant d'autres points pour compléter le contenu de ces projets, à savoir l'association d'un plus grand nombre de magistrats au contrôle des élections et l'adoption de dispositions pour mettre un terme à l'intervention de l'administration. Le mouvement d'El-Islah a, quant à lui, émis des réserves sur l'application du contenu des projets de loi qui seront bientôt soumis au Parlement. Pour lui, «le pays dispose d'un arsenal de lois de qualité qui n'ont pas été appliquées», selon le chargé de l'information du parti, Miloud Kadri. Le mouvement En-Nahdha, pour sa part, a mis en exergue certains aspects positifs de ces projets. Cependant, le président du mouvement, Fateh Rebai, a précisé que le contenu du communiqué du Conseil des ministres sur les projets approuvés «ne suffit pas à donner un avis précis car ce sont les détails qui importent». Sur sa lancée, M. Rebai, qui a apprécié le contenu du projet des partis politiques, a toutefois émis des réserves sur l'état d'application de son contenu, notant que la loi en vigueur «n'est pas appliquée». Le mouvement En-Nahdha, a-t-il par ailleurs précisé, «n'est pas enthousiaste pour débattre et enrichir ces projets lorsqu'ils seront soumis au Parlement en raison du non-amendement d'abord de la loi fondamentale, la Constitution». Pour lui, l'actuel Parlement n'est ni «habilité ni capable» d'examiner ces projets étant «à la merci du gouvernement», ajoutant que le plus important actuellement est la préparation d'élections parlementaires et locales régulières. Le FNA a réitéré sa position à l'égard des réformes politiques en général. Son premier responsable, Moussa Touati, a déclaré que l'Assemblée populaire nationale «ne représente pas la légitimité. Elle est responsable de la crise juridique du pays et n'est par conséquent pas habilitée à examiner ou à adopter de nouvelles lois». Le RCD a estimé que les projets de loi adoptés par le Conseil des ministres sont «une copie conforme» des anciennes lois et «n'apportent rien de nouveau». Pour son porte-parole, Mohcine Belabbes, l'ouverture des médias lourds contenue dans le projet de loi sur l'information n'est pas une nouveauté puisque l'idée figurait dans le code de l'information de 1990.