Le ministre des Moudjahidine, Mohamed Chérif Abbès, a appelé, hier à Tizi Ouzou, la communauté nationale à «faire front uni pour déjouer les tentatives de désintégration de la nation menées contre les forces du mal». «Le véritable changement, conforme à la volonté populaire, ne peut venir que de l'intérieur du pays», a affirmé M. Abbès dans une allocution prononcée à l'occasion des festivités commémoratives du 50e anniversaire des événements du 17 octobre 1961 et de la Fête nationale de l'émigration, célébrée cette année à Tizi Ouzou, une wilaya historique. En célébrant une étape décisive dans le processus de la lutte armée de libération nationale, nous devons nous souvenir que la révolution armée de novembre 1954 a été l'œuvre de citoyens algériens, a-t-il dit. Cette vision de changement nous vient de l'histoire qui nous renseigne sur la nécessité de ne compter que sur soi, a-t-il indiqué avant de faire part de sa conviction quant à l'aboutissement des réformes initiées par le président de la République au mois d'avril dernier ,car allant dans le sens de l'histoire et des aspirations du peuple. Pour sa part, Saïd Abadou, le secrétaire général de l'Organisation nationale des moudjahidine, a dénoncé, dans son intervention, ce qu'il a qualifié de «politique de fuite en avant» de l'Etat français qui persiste à nier le fait colonial et ses conséquences». La France doit s'excuser car elle doit se rendre à l'évidence que tant qu'elle continue à nier ses responsabilités historiques durant la guerre de libération nationale, l'Algérie ne peut tourner la page ni même envisager des perspectives d'une coopération bénéfique pour les peuples des deux pays. «Le devoir de mémoire ne concerne pas uniquement les moudjahidine mais tout le peuple algérien», a-t-il dit. Ces festivités commémoratives se sont déroulées en présence des ministres de l'Intérieur et des Collectivités locales et de la Poste et des technologies de l'information et de la communication, du secrétaire général de l'Onec, des autorités locales et des représentants de la société civile. A son arrivée, la délégation s'est rendue au carré des martyrs de M'douha pour se recuillir à la mémoire des chouhada avant de procéder à l'inauguration du jardin du square du 1er-Novembre au centre ville et au déroulement de la plaque commémorative des évenements du 17 octobre 1961 au niveau de la placette de la grande rue sise en contrebas de la mosquée Arezki Cherfaoui, en face de ce jardin.