La SNTF n'est pas au bout de ses peines. Les employés des administrations des directions régionale et générale de la société ont rejoint le débrayage entamé il y a cinq jours par les cheminots, précisément le 16 de ce mois avec une seule et unique revendication : rappel de la grille de salaire de septembre 2009 à décembre 2010. Le syndicaliste Benmansour atteste que le «taux de suivi de la grève est de 100%» ; il nie catégoriquement l'existence de pourparlers avec la direction générale. «Ils ne nous ont convoqué ni pour dialoguer, ni pour nous apaiser, ni même pour dire que notre problème sera pris en charge. Les responsables préfèrent perdre des milliards que de les donner aux travailleurs.» Il affirme également que le mouvement a été rejoint par les travailleurs de l'Est. «C'est une paralysie totale à travers tout le réseau national.» «Nous sommes désolés pour nos usagers, mais c'est le seul moyen d'arriver à satisfaire nos revendications et nous irons jusqu'au bout», déplore-t-il. De son côté, Noureddine Dakhli, directeur des ressources humaines (DRH) à la direction générale de la SNTF, a tenu à présenter ses sincères excuses aux milliers d'usagers du train et les rassure que des pourparlers sont en cours pour essayer de trouver le plus vite possible un terrain d'entente qui satisfera les deux parties. «Nous n'acceptons pas que les citoyens soient pris en otages. C'est irraisonnable», regrette-t-il. «Nous faisons notre possible pour ramener l'ensemble des travailleurs à la raison le plus tôt possible, car ce mouvement handicape sérieusement l'activité commerciale et économique de l'entreprise, et la façon dont il est conduit nous empêche de mener à bien notre mission.» Le DRH est revenu sur le protocole d'accord signé le 16 juin dernier avec le partenaire social, qui atteste d'une augmentation de plus de 20% sur le salaire, un rappel à partir de janvier 2011 ainsi qu'un moratoire relatif aux revendications du régime indemnitaire. «Il y a un engagement à respecter pour les deux parties. Je peux même vous le montrer (le protocole, ndrl)», soutient-il. «Alors, pourquoi cette revendication maintenant et pas lors de la signature du protocole? Qui me garantit qu'ils ne vont pas réclamer autre chose dans trois mois ?» Concernant la situation financière de la société, selon le DRH, l'entreprise accuse un autre découvert après celui de 2009, gelé par les pouvoirs publics et qui s'élevait à quinze milliards de dinars. «La masse salariale mensuelle dépasse largement notre chiffre d'affaires.» Il relate en détail les augmentations octroyées aux employés de la SNTF et ce, depuis 2008. «Le salaire moyen net est passé de 24 000 à 41 000 DA et en 2012, il avoisinera les 45 000DA, soit une augmentation de près de 80% en 4 ans.» En ce qui concerne le taux de suivi de la grève, le DRH assure qu'il est de 20% et affirme qu'à Oran, Annaba et Constantine, les trains circulent normalement. Il a par ailleurs fait état de l'ordonnance enjoignant les travailleurs à rejoindre leur poste de travail, en cas d'inexécution, la SNTF emploiera toutes les procédures légales prévues par la loi, y compris les poursuites judiciaires.