Cette saison estivale a été secouée par des grèves à répétition à l'hôtel Sheraton d'Alger et celui d'El-Aurassi, mettant en péril les revenus de ces structures se trouvant actuellement en plein essor ; il faut dire que les mouvements de débrayage se sont multipliés depuis quelques mois. La dernière action enregistrée a été un sit-in tenu depuis mardi dernier. Le personnel de l'hôtel El-Aurassi, regroupant environ 1 000 personnes avec leurs représentants syndicaux d'Alger-centre affiliés à l'UGTA, ainsi que les sections syndicales de Saidal, Algérie télécom, la SNTF, la Seaal et d'autres ont pris part à ce rassemblement. «Cette action de solidarité et de coordination syndicale est un grand pas et tout l'honneur est pour les cadres syndicaux de l'UGTA» explique M. Akkouz, secrétaire général de la section syndicale. Cette ultime épreuve de force, intervient à l'heure où le dialogue semble interrompu entre l'administration et les travailleurs qui réclament la réintégration des employés licenciés. Les protestataires dénoncent l'intransigeance du PDG d'El-Aurassi, Abdelkader Lamri, à ne pas vouloir reconnaître le conseil syndical. « Nous avons été victime d'une campagne de diffamation et d'intimidation, d'une machination contre notre section syndicale» dénonce un représentant des travailleurs. Cette prise de position paraissant inflexible a pourtant été clairement affichée par le PDG qui avait assuré, il y a quelques jours à la presse nationale, que « l'audition des travailleurs concernés déterminera le licenciement ou non de ces employés». Le litige concerne, le licenciement de près de 105 employés. Un licenciement considéré comme abusif par la section syndicale. Les faits de cette situation remonte au 6 septembre dernier, lorsque les syndicalistes ont décidé d'un arrêt de travail de deux heures et la tenue d'une assemblée générale. Décision très mal accueillie par la direction. Selon le secrétaire général du syndicat «Nous avons voulu tenir cette assemblée générale en signe de protestation quant aux pressions exercées sur la comptable principale. Par la suite, ils ont fermé les portes de l'établissement en nous indiquant que nous sommes tous virés» avant d'ajouter «ce n'était en aucun cas une grève». Le syndicaliste poursuit, «depuis ce jour-là, nous sommes 107 SDF, nous dormons sous la belle étoile au niveau du parking de l'hôtel ou bien au siège de l'UGTA cela pour faire entendre notre voix et faire valoir nos droits». Les protestataires ont affiché leur détermination à porter leur action à d'autres niveaux. « Ça nous fait mal au cœur de perdre ces personnes, des jeunes d'une moyenne d'âge de 30 ans avec un grand potentiel. Il faut mettre fin à cette situation chaotique » souligne le chargé de l'organique de la section syndicale Samir Hessiane. Le SG de la section syndicale a mis en exergue, de son côté, cette détermination «Nous allons enchaîner d'autres actions avec un rythme crescendo. De plus, nous sommes prêts à aller loin». Notons que ce vent de colère, ayant touché les travailleurs de ce secteur, a débuté avec le personnel de l'hôtel Sheraton-Alger Club des Pins, lorsque près de 800 employés avaient tenu une grève illimitée entamée depuis le 14 septembre en raison de licenciements abusifs. Cette action s'est soldée par un échec. «La grève est finie et les licenciements se poursuivent toujours dans l'indifférence des responsables» a indiqué M. Abderezak, un des employés licenciés. Notre interlocuteur, joint hier par téléphone, a indiqué qu'il «n'y a plus de section syndicale des travailleurs de l'hôtel Sheraton d'Alger». De cette affaire, il faut retenir qu'il y a des intérêts énormes en jeu et qu'avec le libéralisme économique il reste beaucoup de chemin pour les travailleurs.