Dans l'attente des résultats de leur mouvement de débrayage massivement soutenu par d'autres syndicats affiliés à l'union générale des travailleurs algériens (UGTA), les 105 travailleurs grévistes de l'hôtel El Aurassi maintiennent leur action de protestation. Les contestataires sont plus que déterminés à aller jusqu'au bout de leurs revendications. Ils réclament le départ de toute l'équipe administrative, à leur tête le P-DG de l'hôtel. «On demande qu'ils partent lui et ses serviteurs», a indiqué Omar, un gréviste en colère. «Notre combat est un combat de la dignité et de l'algérianité et non un mouvement de voyous comme il (le P-DG ndlr) le prétend.» La preuve de la légitimité du mouvement, selon un autre contestataire, est «l'écho favorable» qu'il a trouvé auprès de plusieurs sections syndicales affiliées à l'union générale des travailleurs algériens(UGTA), souligne-t-il. Des propos qui ont été soutenus par l'ensemble des contestataires qui ont investi l'entrée de l'établissement touristique. Une entrée «inondée» de slogans placardés et sur lesquels on pouvait lire : «Où sont les autorités devant la répression du P-DG», «Hogra, refus de dialogue», «Hôtel El Aurassi, les employés en colère». Les grévistes s'étaient mis d'accord pour rendre la vie dure à l'administration qui avait fermé toutes les portes du dialogue. Entrés dans leur 45e jour de contestation, ils envisagent d'autres actions de protestation dans le cas où l'administration de l'établissement continue d'afficher son indifférence à leur encontre. Ils parlent d'une marche au sein de l'établissement si leur mouvement n'aboutit pas, et même à une grève de la faim. Ce différend qui oppose la direction générale aux personnels de l'hôtel remonte au 6 septembre dernier lorsque l'administration a procédé à la suspension «abusive» de 105 travailleurs. Cette décision qualifiée «d'injuste» par l'ensemble des travailleurs avait été prise suite au sit-in qu'ils avaient observé pour réclamer leur droit syndical (la non- reconnaissance de leur bureau syndical par l'administration, créé en mai dernier). «Suite à votre arrêt de travail illégal et entrave à la liberté du travail qui sont considérés comme des fautes professionnelles graves, je vous informe que vous êtes suspendus de vos fonctions à compter du 7 septembre», lit-on dans la lettre de suspension qui nous a été montrée par l'un des travailleurs licenciés.