«La réunion du G20 à Cannes se déroule dans un contexte dramatique. La force grandissante des protestations de l'opinion publique est l'expression populaire d'un fait évident : l'incertitude économique grandissante, la volatilité des marchés et l'inégalité croissante ont atteint un point de crise», c'est ce qu'a adressé le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki Moon dans une lettre, appelant les dirigeants du groupe des vingt plus grandes puissances économiques du monde à cesser de marchander et à prendre des décisions courageuses alors que la colère gronde parmi les populations, avant le sommet du G20 à Cannes, début novembre. «Partout, les gens ont perdu confiance dans les gouvernements et les institutions publiques. Le G20 a une opportunité historique et une responsabilité historique, d'apporter des solutions courageuses et de prendre les choses en main», poursuit-il. Selon le SG, le temps des marchandages sur des mesures progressives est fini. Lors du Sommet de Londres de 2009, les dirigeants du G20 avaient montré leurs qualités de dirigeants et leur créativité en stabilisant le système financier mondial, en les rappelant la nécessité, en ces temps de crise, d'être imaginatifs pour trouver de nouveaux moyens de financer le développement et les énergies renouvelables pour tous. Il a par ailleurs, incité l'ensemble des puissances économiques à ne pas se concentrer uniquement sur leurs problèmes intérieurs mais à s'attacher à restaurer la confiance avec les peuples, dans cette crise économique que vit le monde actuellement, car selon lui, les populations espéraient voir des plans d'action concrets pour rétablir la situation économique. «Les dirigeants doivent regarder au-delà de leurs frontières nationales. Il a appuyé ses dires par le mouvement de contestation populaire contre la finance qui se développe aux Etats-Unis depuis quelques semaines et intitulé «Occupy Wall Street». Ils doivent opter pour une vision large afin de sauver ce monde. Nous devons régler les problèmes avec un sens du compromis et de la flexibilité», a-t-il clamé. Dans le même temps, il a estimé que les dirigeants «ne devraient pas perdre de vue les milliards de personnes qui sont affectées par toutes ces crises qui se déroulent dans le monde développé». Selon lui, alors que l'austérité fiscale est le nouveau mot d'ordre du jour et que les budgets sont limités, il ne faut pas pour autant oublier ceux qui sont le plus durement frappés : les pauvres, la planète, les jeunes et les femmes. «Ceux qui sont le moins responsables de cette tourmente sont ceux qui en payent le prix le plus élevé», a-t-il dit, Rappelant que les économies du G20 représentent 80% du Produit intérieur brut mondial et 85% de la population mondiale. Le secrétaire de l'ONU a, en outre, appelé les dirigeants du G20 à annoncer des mesures spécifiques à Cannes qui montrent que les intérêts des plus pauvres et des plus vulnérables ne sont pas oubliés.